Parcours en images de l'exposition

L'ÂGE D'OR DE LA PEINTURE DANOISE (1801-1864)

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°511 du 11 novembre 2020




 
Entrée de l'exposition
L’Âge d’or de la peinture danoise (1801-1864)

Le XIXe siècle commençait mal pour le Danemark. Après la destruction de sa flotte par les Anglais en 1801, le bombardement de Copenhague en 1807, la faillite de l’État en 1813 et la cession de la Norvège à la Suède en 1814, le pays était très affaibli sur le plan politique, territorial et économique. Pourtant, en dépit de ces catastrophes, le Danemark connut de 1801 à 1864 un épanouissement artistique et culturel sans précédent. L’expression « Âge d’or danois », forgée autour de 1900, désigne cette période d’harmonie exceptionnelle entre artistes, écrivains et scientifiques, parmi lesquels on compte le sculpteur Bertel Thorvaldsen, l’écrivain Hans Christian Andersen et le philosophe Søren Kierkegaard.
L’essor de la bourgeoisie danoise favorisa en particulier les peintres, de Christoffer Eckersberg à Jørgen Sonne, qui bénéficièrent de nouveaux mécènes et d’une plus grande liberté. Chacun à leur manière, ils ont livré une image du Danemark et de la société de l’époque. En 1864, l’Âge d’or s’acheva, comme il avait commencé, par un désastre. La seconde guerre de Schleswig, avec la perte des duchés du Sud au profit de la Prusse, provoqua une rupture décisive dans les mentalités.
Grâce à la participation exceptionnelle du Statens Museum for Kunst, à Copenhague, et du Nationalmuseum,à Stockholm, l’exposition présente une vision élargie de l’Âge d’or danois, au-delà des artistes les plus célèbres, en incluant les élèves d’Eckersberg après 1850. Le parcours met l’accent sur le contexte politique et social, évoquant la vie artistique à travers plusieurs thèmes : le voyage en Italie, l’Académie royale des beaux-arts du Danemark, les portraits officiels et intimes, les nouveaux rapports entre art et sciences, les paysages et la peinture de plein air et, enfin, l’image du pays transmise par les artistes. Mais, au-delà de ces contingences historiques, l’exposition est aussi une invitation à découvrir un style pictural singulier et attachant, sans équivalent alors en Europe.

 
Texte du panneau didactique.
 
Carte du Danemark et des pays voisins.
Scénographie
 
Sally Henriques (1815-1886). Højbro Plads, place du marché à Copenhague, 1844. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Christian August Lorentzen. La Nuit la plus effroyable. Kongens Nytorv pendant le bombardement anglais de Copenhague, dans la nuit du 4 au 5 septembre 1807, 1807-1808. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.


1 - Le maître de la peinture danoise : Eckersberg


Scénographie
Le maître de la peinture danoise : Eckersberg

Chef de file de l’école de Copenhague, Christoffer Wilhelm Eckersberg entra à l’Académie royale des beaux-arts du Danemark en 1803. Il obtint la grande médaille d’or en 1809, ce qui lui permit de partir étudier en France entre 1810 et 1813. L’année qu’il passa dans l’atelier de Jacques-Louis David bouleversa sa méthode de travail par l’étude du modèle vivant. En juin 1813, Eckersberg s’installa à Rome, dans la même maison que le sculpteur Bertel Thorvaldsen. Dans ce milieu artistique international, Eckersberg se concentra sur la peinture de plein air, qui lui permettait de saisir l’instantanéité de son sujet, avec ses contrastes d’ombre et de lumière. Les quelque trente études peintes qu’il rapporta de Rome eurent un rôle décisif : par leur naturalisme franc et leur traitement de la lumière, de la nature et de l’architecture, elles firent l’effet d’un coup de tonnerre sur la scène artistique de Copenhague.
Eckersberg occupa à l’Académie des beaux-arts les fonctions de professeur, de 1818 jusqu’à sa mort en 1853, et de directeur, de 1827 à 1829. Avec l’aide de son collègue Johan Ludvig Lund, il réforma l’enseignement académique en y intégrant des cours de peinture et en autorisant l’étude des nus féminins. Il encourageait ses élèves à peindre d’après nature et les emmenait régulièrement travailler dans les environs de la capitale. Par ailleurs, il développa à l’Académie sa propre théorie de la perspective et publia deux traités sur le sujet, en 1833 et 1841. Avec sa formation néoclassique et son approche naturaliste, il eut une influence décisive sur toute une génération d’artistes danois.

 
Texte du panneau didactique.
 
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853). Una Ciociara. Portrait d’une paysanne de la campagne romaine, 1816. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.
 
Christoffer Wilhelm Eckersberg, Vue à travers trois arches du troisième étage du Colisée, 1815. Huile sur toile, 32 x 49,5 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen.
 
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853). L’escalier de marbre menant à l’église Santa Maria in Aracoeli à Rome, 1814-1816. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
Scénographie
 
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853). Les Adieux d’Alcyone à son époux Céyx, 1813. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Christen Købke (1810-1848). Modèle masculin assis, 1833. Huile sur toile. Copenhague, Académie royale des beaux-arts.
Scénographie
 
Ludvig August Smith, Femme se tressant les cheveux, 1839. Huile sur toile, 76 x 60 cm. Stokholm, Nationalmuseum. Photo: Linn Ahlgren / Nationalmuseum.
 
Martinus Rørbye (1803-1848). L’Intérieur de l’Académie avec des artistes peignant et dessinant, 1825-1826. Carnet de croquis. Crayon, plume, encre noire et lavis. Copenhague, Statens Museum for Kunst.


2 - L'artiste au travail, de l'Académie à l'atelier

Scénographie
L’artiste au travail, de l’Académie à l’atelier

Fondée en 1754, l’Académie royale des beaux-arts du Danemark était encore, au début du XIXe siècle, le centre exclusif de la création artistique. Faute de concurrence, elle exerçait un monopole sur les arts et elle seule permettait aux artistes de faire carrière et de se faire connaître des amateurs et des collectionneurs. Venus de tout le Danemark, les élèves – uniquement des garçons jusqu’en 1888 – y entraient vers l’âge de douze ans. En 1814, ils recevaient la même formation qu’au siècle précédent : les jeunes artistes passaient les premières années à dessiner d’après des tableaux reproduits par l’estampe, puis d’après des sculptures en plâtre. Ils évoluaient ensuite vers le dessin d’après modèle vivant. Les cours de peinture proprement dits avaient lieu dans l’atelier des professeurs, lors de séances privées et payantes, avant qu’Eckersberg et Lund proposent une réforme de l’Académie dans les années 1820. L’objectif de tout jeune peintre était d’obtenir la médaille d’or, qui ouvrait les portes du Grand Tour et de l’Italie.
Au cours du XIXe siècle, le statut de l’artiste évolua considérablement. Le culte du génie individuel donna à l’artiste un sentiment de liberté, qui l’émancipa de ses anciens commanditaires. L’atelier supplanta peu à peu l’Académie comme espace privilégié de réflexion et de rencontre. Les peintres danois représentèrent souvent l’artiste au travail dans ce lieu symbolique de sa liberté et de la création.


 
Texte du panneau didactique.
 
Constantin Hansen (1804-1880). Le Banquet d’Ægir, 1857. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Johan Ludvig Lund (1777-1867). La Vierge à l’Enfant, 1820. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Heinrich Eddelien (1802-1852). L’Origine de la peinture, 1831. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853). Bertel Thorvaldsen, 1832. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.
 
Johan Ludvig Lund (1777-1867). Sainte Anne éduquant la Vierge, 1818. Huile sur bois. Copenhague, Thorvaldsens Museum.
Scénographie
 
Christen Købke (1810-1848). Copie d’après Le Jour de Thorvaldsen, 1834-1835. Huile sur toile. Copenhague, collection David.
 
Christen Købke (1810-1848). Copie d’après La Nuit de Thorvaldsen, 1834-1835. Huile sur toile. Copenhague, collection David.
 
Wilhelm Bendz, L’École de modèle vivant à l’Académie des beaux-arts de Copenhague, 1826. Huile sur toile, 57,7 x 82,5 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen.
 
Jens Adolf Jerichau (1816-1883). David, jeune homme allongé sur une peau de léopard, 1835. Huile sur toile. Odense, Brandts – Museum for Kunst & Visuel Kultur.
 
Ditlev Blunck (1798-1854). Les Quatre Âges de la vie : l’Enfance, 1840-1845. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Ditlev Blunck (1798-1854). Le Cauchemar. Huile sur toile. Nivå, collection Nivaagaard.
Scénographie
 
Ditlev Blunck (1798-1854). Un peintre de bataille [Jorgen Sonne] dans son atelier, vers 1826. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Albert Küchler (1803-1886).  Une paysanne d’Amager vendant des fruits dans un atelier d’artiste, 1828. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Copie d’après Agasias d’Éphèse. Statue d’un Grec combattant dit «  Gladiateur Borghèse ». Copie en plâtre réalisée par l’atelier du musée du Louvre. Montpellier, musée des Moulages.
 
Elisabeth Jerichau-Baumann (1819-1881). Autoportrait, 1848. Huile sur toile. Odense, Brandts – Museum for Kunst & Visuel Kultur.
 
Wilhelm Bendz, Un sculpteur [Christen Christensen] travaillant d’après un modèle vivant dans son atelier, 1827. Huile sur toile, 190 x 158 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen.
 
Wilhelm Bendz, Un sculpteur [Christen Christensen] travaillant d’après un modèle vivant dans son atelier, 1827, détail. Huile sur toile, 190 x 158 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
Scénographie
 
Ditlev Blunck (1798-1854).  Portrait du graveur Carl Edvard Sonne, vers 1826. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Wilhelm Bendz (1804-1832). Un jeune artiste [Ditlev Blunck] regardant son esquisse dans un miroir, 1826. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Ditlev Blunck (1798-1854). Le sculpteur Herman Wilhelm Bissen, 1934. Huile sur toile. Hillerød, musée national d’histoire du château de Frederiksborg.
 
Elisabeth Jerichau-Baumann (1819-1881). Le sculpteur Jens Adolf Jerichau, époux de l’artiste, 1846. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Martinus Rørbye (1803-1848). Le Peintre Christian August Lorentzen, 1827. Huile sur toile. Nivå, collection Nivaagaard.
 
Christen Købke, La Collection de plâtres de Charlottenborg, 1830. Huile sur toile, 41,5 x 36 cm. Copenhague, collection Hirschsprung. © Collection Hirschsprung.


L'atelier du peintre
(avec des travaux pratiques pour les enfants)


Evocation d'un atelier de peintre danois au Siècle d'or
L'atelier du peintre

Un atelier de peintre danois des années 1830-1850 est ici évoqué. Cette pièce restitue l'atmosphère créative dans laquelle furent produites les œuvres de l’âge d'or.

Cette alcôve s’inspire des intérieurs qui servent de décor à certaines œuvres de l'exposition. On y trouve également des outils et accessoires de peintre, représentés dans les portraits de la salle précédente.

Des répliques de la fenêtre perspective d’Eckersberg sont votre disposition dans cette salle. Vous pouvez les utiliser et expérimenter ainsi la méthode développée par le peintre pour créer l’illusion de la profondeur sur une surface plane.

 
Texte du panneau didactique
 
L'atelier du peintre, détail.
Biographie des principaux peintres exposés

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3 - Portraits officiels et intimes

Scénographie
Portraits officiels et intimes

Au début de l’Âge d’or danois, la maison du roi était encore la plus influente dans le domaine artistique et elle achetait un grand nombre d’oeuvres pour la collection royale de peintures. Mais, après la faillite de l’État en 1813, c’est grâce à l’essor d’une bourgeoisie aisée que l’économie se redressa.
La bourgeoisie, composée de savants, de hauts fonctionnaires et de commerçants, joua un rôle considérable dans l’épanouissement artistique du Danemark. Ces riches collectionneurs préféraient les oeuvres de plus petites dimensions, qu’ils accrochaient dans leurs logements peu meublés et lumineux. Cela explique le format modeste des productions de la période.
Les sujets qu’ils appréciaient particulièrement étaient les intérieurs de maison, les portraits individuels et les portraits de famille. En 1849, le droit à la vie privée fut inscrit dans la
Constitution danoise, ce qui reflétait l’importance grandissante du foyer en tant que pierre angulaire de la société danoise. À la suite des idées de Jean-Jacques Rousseau, l’innocence des enfants était valorisée et considérée comme un atout. En parallèle, les adultes avaient le devoir de les élever en citoyens responsables.
 
Texte du panneau didactique.
 
Christian Albrecht Jensen (1792-1870). La Baronne Christine Stampe, 1827. Huile sur toile. Copenhague, Thorvaldsens Museum.
 
Christian Albrecht Jensen (1792-1870). Le Prince Christian Frederick, futur Christian VIII (1786-1848), 1827. Huile sur toile. Hillerød, musée national d’histoire du château de Frederiksborg.
 
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853). Portrait du roi Frederik VI (1768-1839), 1820. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.
 
Wilhelm Bendz (1804-1832). La Famille Waagepetersen, 1830. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Wilhelm Bendz (1804-1832). La Famille Raffenberg, 1830. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
Scénographie
 
Emilius Bærentzen (1799-1868). Portrait de famille, 1828. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853). Julie Eckersberg née Juel, seconde épouse du peintre, 1817. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Christen Købke (1810-1848). Johan Jacob Krohn, neveu de l’artiste, enfant, 1846. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.
 
Wilhelm Bendz (1804-1832). La Visite de la mendiante, 1829. Huile sur toile. Paris, musée du Louvre, département des Peintures.
 
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853). La Famille Nathanson, 1818. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Constantin Hansen (1804-1880). Trois jeunes filles. Alvilde, Ida et Henriette, sœurs de l’artiste, 1827. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
Scénographie
 
Constantin Hansen, Petite fille, Elise Købke, avec une tasse, 1850. Huile sur toile. 39 x 35,5 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen.
 
Constantin Hansen, Signe et Henriette Hansen, sœurs de l’artiste, 1826. Huile sur toile, 65,5 x 56 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen.
 
Peter Christian Skovgaard (1817-1875). Le Blanchiment du lin dans une clairière, 1858. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Christian Albrecht Jensen (1792-1870). Les trois enfants de Hans et Bolette Puggaards, 1827. Huile sur toile. Nivå, collection Nivaagaard.


4 - Les artistes voyageurs

Scénographie
Les artistes voyageurs

Les artistes qui obtenaient la médaille d’or de l’Académie bénéficiaient d’une bourse de voyage pour partir étudier à l’étranger, le plus souvent en Italie. À Rome, ils se formaient
au contact des vestiges antiques et de l’art de la Renaissance. Ils peignaient également des scènes pittoresques attendues, voire stéréotypées, qui plaisaient aux collectionneurs danois. Jeunes gens dansant le saltarello, tavernes en plein air, brigands, musiciens ambulants : « le peuple romain » était un genre à part entière en Europe, y compris en littérature.
Être éloigné de l’Académie de Copenhague donnait aussi aux
artistes une liberté nouvelle. Les études peintes en plein air leur permettaient de traduire en quelques coups de pinceau leurs impressions de la ville et de la campagne alentour.
La guerre d’indépendance grecque (1821-1830) suscita en outre l’intérêt des artistes pour la Grèce et l’Orient. Dans les années 1830, Martinus Rørbye se rendit en Grèce et en Turquie, Niels Simonsen en Algérie, et, plus tard, Elisabeth Jerichau-Baumann en Égypte et en Turquie.
Dans les années 1840, la défiance politique à l’égard de l’Allemagne et les théories du philosophe allemand Johann Gottfried Herder sur les caractères nationaux favorisèrent l’essor du scandinavisme. En réaction au culte pour l’Italie, l’historien de l’art danois Niels Laurits Høyen exhorta les artistes à peindre des sujets scandinaves et à tourner leurs regards vers les montagnes norvégiennes et le peuple suédois.

 
Texte du panneau didactique.
 
Martinus Rørbye (1803-1848). Un Nubien assis, Rome, 1839. Huile sur toile. Nivå, collection Nivaagaard.
 
Constantin Hansen, Un Groupe d’artistes danois à Rome, 1837. Huile sur toile, 62 x 74 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen.
 
Fritz Petzholdt (1805-1838). Paysage de montagne à Olevano, 1832-1835. Huile sur papier collé sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
Scénographie
 
Ernst Meyer (1797-1861). Un écrivain public lisant une lettre à une jeune fille, 1829. Huile sur toile. Copenhague, Thorvaldsens Museum.
 
Albert Küchler (1803-1886). Des paysans romains achetant un chapeau pour leur petit garçon, destiné à devenir prêtre, 1840. Huile sur toile. Copenhague, Thorvaldsens Museum.
 
Constantin Hansen (1804-1880). Modèle se reposant, 1839.  Huile sur toile. Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek.
 
Julius Exner (1825-1910). Une gondole, 1859. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853). Prière devant la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre, vers 1814. Huile sur toile. Nivå, collection Nivaagaard.
 
Albert Küchler (1803-1886). Scène de rue à Rome, 1833. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
Scénographie
 
Constantin Hansen (1804-1880). Le Temple de Vesta et ses environs à Rome, 1837. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Martinus Rørbye, Loggia à Procida, 1835. Huile papier collé sur toile, 32 x 47,5 cm. Stockholm, Nationalmuseum. Photo: Cecilia Heisser / Nationalmuseum.
 
Thorald Læsøe (1816-1878). Vue depuis le Colisée sur le Forum romain, 1848. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.
 
Martinus Rørbye (1803-1848). Vue de la place principale d’Amalfi, 1835. Huile sur papier collé sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Niels Simonsen (1807-1885). Un coursier arabe à dos de dromadaire, 1855. Huile sur toile. Jægerpris, fondation du roi Frederk VII au château de Jægerpris.
 
Thorald Læsøe (1816-1878). Vue d’Ariccia avec le Palazzo Chigi et Santa Maria dell’Assunzione, 1845. Huile sur papier collé sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
Scénographie
 
Martinus Rørbye (1803-1848). Vue de Chamonix et du mont Blanc, 1834. Huile sur papier collé sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.
 
Louis Gurlitt (1812-1897). Vue du fjord Slidre, 1835. Huile sur toile. Hambourg, Kunsthalle.
 
Louis Gurlitt (1812-1897). Marina Piccola, Capri, vers 1844. Huile sur papier collé sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.
 
Martinus Rørbye (1803-1848). Vue d’Athènes, 1836. Huile sur toile. Copenhague, Thorvaldsens Museum.


5 - L'observation de la nature : arts et sciences

Scénographie
L’observation de la nature : arts et sciences

Pour les scientifiques comme pour les artistes, le XIXe siècle fut une époque durant laquelle l’essor des sciences de la nature favorisa une nouvelle conception du monde. Celui-ci devenait plus vaste, tant sur le plan géographique que temporel, grâce aux expéditions scientifiques et à l’étude de la Terre, qui permettait de mieux connaître son histoire.
L’étude des phénomènes physiques était à la mode chez les peintres. Eckersberg enregistrait quotidiennement la météorologie et invitait ses élèves à observer précisément les formations nuageuses. Les paysages portent des traces de la géologie ou de la botanique, en particulier dans l’attention accordée par les peintres à la variété de la végétation. En plus de leurs propres observations lors d’excursions en pleine nature, ils s’inspiraient des traités de botanique, comme le célèbre Flora Danica, avec ses nombreux volumes illustrés.
La scène culturelle de Copenhague étant relativement étroite, les artistes et les scientifiques se fréquentaient régulièrement. De nombreux peintres se rendaient chez le botaniste Joakim Frederik Schouw, ou suivaient les conférences du physicien et chimiste Hans Christian Ørsted, qui établit une relation étroite entre la topographie géologique d’une nation et les caractéristiques de sa population.
 
Texte du panneau didactique.
 
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853). Le Navire russe Asov et une frégate à l’ancre dans la rade d’Helsingør, 1828. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Johan Laurentz Jensen (1800-1856). Vase de fleurs. Sorrente, 1834. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Hermania Neergaard (1799-1875). Vase grec avec iris, lilas et chèvrefeuille, 1831. Huile sur métal. Copenhague, collection Hirschsprung.
Scénographie
 
Peter Christian Skovgaard (1817-1875). Étude de nuages et cime d’arbre, vers 1840. Huile sur carton. Odense, Brandts – Museum for Kunst & Visuel Kultur.
 
Christen Dalsgaard (1824-1907). Mur à colombages enduit à la chaux, 1859. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Johan Thomas Lundbye (1818-1848). Étude de nuages, 1843. Huile sur carton. Copenhague, collection Hirschsprung.
 
Wilhelm Bendz (1804-1832). Tumeur de la regio patellaris [genou], 1829. Huile sur toile. Copenhague, musée d’Histoire de la médecine.
Scénographie
 
Frederik Sødring (1809-1862). Flèche rocheuse sur les falaises de Mon, clair de lune, 1831. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Lorenz Frølich (1820-1908). Étude d’un rat mort, 1841. Huile sur papier collé sur toile. Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek.


6 - Un nouveau regard sur la nature

Scénographie
Un nouveau regard sur la nature

Jusque dans les années 1820, les artistes peignaient essentiellement en atelier, mais, inspirés par leurs homologues d’autres pays et encouragés par Eckersberg, ils expérimentèrent la peinture en plein air. La rapidité d’exécution sur le motif et l’attention portée au traitement de la lumière apportaient un sentiment d’instantanéité dans leurs oeuvres. La peinture de paysage fut également bouleversée par le choix des sujets. Eckersberg préconisait que l’artiste soit libre de retenir n’importe quel motif pour ses études, même le plus insignifiant. Les peintres adoptèrent aussi une perspective ou des cadrages novateurs, comme les vues surplombantes ou les panoramas observés à travers une porte ou une fenêtre.
Les paysages de l’Âge d’or danois ont contribué à forger l’image du Danemark, avec ses forêts de hêtres verts, les côtes de l’Øresund et ses champs de blé ondoyants. Mais lors des expositions annuelles organisées par l’Académie à Charlottenborg, les visiteurs pouvaient surtout admirer la campagne du Sjælland, la région autour de Copenhague. Ce n’est qu’à partir des années 1830 que l’image du Danemark commença à s’élargir. Des artistes comme Dankvart Dreyer, Georg Emil Libert et Martinus Rørbye s’aventurèrent vers l’ouest, sur l’île de Fionie et dans la péninsule du Jutland, pour peindre les magnifiques fjords, les dolmens et la lande sauvage et aride.
Au cours des années 1850, les peintres exprimèrent de plus en plus la nostalgie du passé et le désir d’une vie simple et agricole, qu’ils opposaient à l’industrialisation croissante du pays. Certains paysages présentent ainsi la vision idéale d’une nature préservée de toute intervention humaine.

 
Texte du panneau didactique.
 
Frederik Vermehren (1823-1910). Un berger du Jutland sur la lande, 1855. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Frederik Sødring (1809-1862). Marialyst à Frederiksberg, propriété d’Ole Winstrup, 1828. Huile sur toile. Copenhague, Københavns Museum.
 
Christen Købke, Vue depuis la citadelle, côté nord, 1834. Huile sur toile, 79 x 93 cm. Ny Carlsberg Glyptotek.
Scénographie
 
Peter Christian Skovgaard (1817-1875). Vue de la campagne autour de Kongens Møller. Lumière d’après-midi, 1844. Huile sur carton. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Peter Christian Skovgaard (1817-1875). Route de campagne dans le Sjælland, 1864. Huile sur toile. Copenhague, collection Hirschsprung.
 
Peter Christian Skovgaard, Forêt de hêtres en mai. Iselingen, 1857. Huile sur toile, 189,5 x 158,5 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen.
 
Christen Købke, Vue du haut d’un grenier à blé dans la citadelle de Copenhague, 1831. Huile sur toile, 39 x 30,5 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen.
Scénographie
 
Christen Købke, Château de Frederiksborg vu de Jaegerbakken. Le soir, 1835. Huile sur toile, 71,8 x 103,4 cm. Copenhague, Hirschsprung Museum.
 
Christen Købke (1810-1848), Vue de Dosseringen, 1838. Huile sur toile, 53 x 71,5 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen.
 
Johan Thomas Lundbye (1818-1848). Paysage du Sjælland. Campagne dégagée au nord de l’île, 1842. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Peter Christian Skovgaard, Champ d’avoine à Vejby, 1843. Huile sur toile, 25,5 x 28,5 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen.
Scénographie
 
Christen Købke, Une des petites tours du château de Frederiksborg, vers 1834-1835. Huile sur toile, 177 x 162 cm. Copenhague, Design museum Danmark.
 
Jorgen Roed (1808-1888). Un artiste se reposant au bord de la route, 1832. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Dankvart Dreyer (1816-1852). Moulin à deux roues dans le Jutland, 1840-1849. Huile sur carton collé sur contreplaqué. Stockholm, Nationalmuseum.
 
Vilhelm Kyhn (1819-1903). Le Fjord de Roskilde près de Frederikssund, 1849. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
Scénographie
 
Louis Gurlitt (1812-1897). Les Falaises de Møn (Møns Klint), 1842. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Johan Thomas Lundbye (1818-1848). Littoral danois : Kitnæs près du fjord de Roskilde, 1843. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Johan Thomas Lundbye (1818-1848). Forêt de Kolås à Vejrhoj, 1846. Huile sur papier collé sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Christen Købke (1810-1848). Matin d’automne au lac Sortedam, 1838. Huile sur toile. Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek.


7 - Vie quotidienne et vues urbaines

Scénographie
Vie quotidienne et vues urbaines

Après le bombardement britannique en 1807 et la faillite de l’État en 1813, la bourgeoisie marchande en plein essor s’attela à la reconstruction de la flotte danoise et de Copenhague, et relança l’économie. Les artistes contribuèrent à donner une image positive de la capitale, qu’ils aimaient arpenter. De nombreuses oeuvres ont pour sujet le port foisonnant d’activité, les remparts de la citadelle, les rues ou les places de marché peuplées de citadins à leur affaire, dans une société harmonieuse.
Les scènes populaires, qui s’inspiraient des vaudevilles en vogue de Johan Ludvig Heiberg ou Henrik Hertz, avaient de plus en plus de succès. Ayant pour toile de fond les quartiers de la capitale, elles mettaient en scène des personnages caricaturaux tout à leurs préoccupations quotidiennes : déménagement, vente publique, fête populaire, défilé de la garde citoyenne, etc. Wilhelm Marstrand et Albert Küchler excellèrent particulièrement dans ce type de tableaux.
Il est fascinant d’observer ce que les peintres de l’Âge d’or danois étaient capables de faire à partir de sujets parfois très limités, en particulier Christen Købke. L’environnement ordinaire des peintres – leur maison, un pont, une remise, un coin de chantier naval – est transformé en oeuvre d’art. Le précepte romantique consistant à chercher l’infini dans les choses familières et banales était particulièrement appliqué par les artistes danois. Aussi, leurs tableaux manifestaient une grande modernité, qui inspira, à la fin du siècle, un artiste comme Vilhelm Hammershøi, pour ses peintures d’intérieurs.

 
Texte du panneau didactique.
 
Martinus Rørbye (1803-1848) Vue depuis la fenêtre du peintre, 1825. Huile sur toile, 38 x 29,8 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. © SMK Photo / Jakob Skou-Hansen.
 
Christen Dalsgaard (1824-1907). Une jeune paysanne du Jutland inscrit le nom de son ami sur une vitre embuée, 1852. Huile sur papier collé sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Christen Købke (1810-1848). Portrait d’une vieille paysanne, 1832. Huile sur toile. Randers, Randers Kunstmuseum.
Scénographie
 
Frederik Sødring (1809-1862). Vue de la Marmorpladsen avec les ruines de la Frederikskirke inachevée, 1835. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Christen Købke (1810-1848). Vue d’Osterbro dans la lumière matinale, 1836. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Frederik Sødring (1809-1862). Arrière-cour à Charlottenborg, 1828. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Otto Bache (1839-1927).  Le Navire Skjold en cours de rénovation sur le quai de Christianshavn, 1860. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.
Scénographie
 
Christoffer Wilhelm Eckersberg, Scène de rue sous la pluie et le vent, 1846. Huile sur toile, 34,8 x 26,6 cm. Copenhague, Statens Museum for Kunst. ©  SMK Photo / Jakob Skou-Hansen.
 
Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853). Vue à travers une porte avec des personnages qui courent, 1845. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Christen Købke (1810-1848). L’Escalier de jardin donnant sur l’atelier de l’artiste à Blegdammen, vers 1845. Huile sur papier collé sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
 
Jorgen Roed (1808-1888). Rue à Roskilde, 1836. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.


8 - Épilogue : la nostalgie de l'Âge d'or

Scénographie
Épilogue : la nostalgie de l’Âge d’or

La culture cohérente et homogène qui avait caractérisé l’Âge d’or danois allait être remise en cause à partir du milieu du XIXe siècle, à mesure que de nouveaux moyens de transport et de communication, comme le chemin de fer et la presse illustrée, ouvraient le Danemark sur le monde. Certains artistes, attachésà une vision nationale, réagirent à ces bouleversements en prônant une vie simple, communautaire et fondée sur les ressources proprement danoises, comme l’agriculture et la pêche. Les oeuvres de Jørgen Sonne, Otto Bache et Constantin Hansen étaient souvent empreintes de nostalgie, comme s’ils cherchaient à retenir un monde en train de disparaître.
Mais cette vision idéale du Danemark ne doit pas cacher les tensions qui traversèrent aussi la période, surtout à partir de 1848. Avec la montée du nationalisme et du libéralisme en Europe, les duchés de Holstein et de Schleswig, au sud du royaume, étaient l’objet de crispations entre nationalistes danois et séparatistes.
De 1848 à 1850, la première guerre de Schleswig opposa l’armée danoise et les forces des séparatistes, soutenues par la confédération germanique. Le conflit ne fut pas résolu, ce qui conduisit à la seconde guerre de Schleswig en 1864, laquelle entraîna la perte des duchés pour le Danemark. Ceux de Schleswig et de Saxe-Lauenbourg furent administrés par la Prusse, et celui de Holstein par l’Autriche.
Après 1864, la peinture d’histoire fut remise au goût du jour pour ses vertus patriotiques, jusqu’à ce que la rupture de la peinture moderne des années 1870 emporte les derniers vestiges de l’Âge d’or danois, nous laissant à jamais cette image sereine d’un temps révolu.

 
Texte du panneau didactique.
 
Constantin Hansen (1804-1880). Jeunes garçons se baignant et jouant, 1853. Huile sur toile. Copenhague, collection Hirschsprung.
 
Jørgen Sonne (1801-1890). La Nuit de la Saint-Jean, 1860. Huile sur toile. Ribe, Ribe Kunstmuseum.
 
Elisabeth Jerichau-Baumann (1819-1881). Un soldat danois blessé, 1865. Huile sur toile. Copenhague, Statens Museum for Kunst.