TOUS LÉGER !
Avec Niki de Saint Phalle, Yves Klein, Martial Raysse, Keith Haring...

TOUS LÉGER ! Avec Niki de Saint Phalle, Yves Klein, Martial Raysse, Keith Haring... Après Biot, c’est au tour de Paris de nous présenter, sous un autre titre, l’exposition « Léger et les Nouveaux Réalismes ». Réalisée avec les seules œuvres de Fernand Léger du musée national Fernand Léger de Biot et celles du Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice, cette exposition met en regard les œuvres de Fernand Léger (1881-1955), pionnier de l’art moderne, avec celles des artistes de la génération qui lui a immédiatement succédé. Ceux-ci ont été lancés par le critique d’art Pierre Restany sous le nom de Nouveaux Réalistes. Parmi ceux-ci, nous avons César (1921-1998), Raymond Hains (1926-2005), Yves Klein (1928-1962), Arman (1928-2005), Niki de Saint Phalle (1930-2002), Daniel Spoerri (1930-2024), Martial Raysse (1936).
Ces artistes s’emparent des objets du quotidien de la société de consommation et de l’esthétique de la rue. Leur démarche ne vise pas la représentation du réel mais son appropriation poétique. Dès les années 1920, Léger a défini sa démarche artistique comme un «Nouveau réalisme», d’où le nom choisi par Restany. Mais il n’y a pas que des artistes français qui peuvent se revendiquer de Léger. Comme cela a déjà été montré dans d’autres expositions, Léger est un précurseur du Pop Art (Robert Indiana, Roy Lichtenstein, May Wilson) et a même inspiré des artistes qui émergent dans les années 1970 et 1980 tels Gilbert & George à Londres et Keith Haring à New York.
La présente exposition met donc en regard des œuvres de Léger avec celles d’une vingtaine d’autres artistes et en particulier celles de Niki de Saint Phalle, présente dans chacune des quatre sections principales du parcours.
La première, «Les cinq éléments», ajoute la couleur à l’air, l’eau, le feu et la terre. On y trouve des œuvres d’Arman qui aborde très tôt la question des déchets et de la surconsommation (The Birds 11 (Les oiseaux 11), novembre 1981) et de Yves Klein, chantre de la couleur pure (Vénus bleue (La Vénus d’Alexandrie) (S 41), vers 1962). Le rapprochement entre les toiles de Léger et d’autres artistes est frappant. C’est par exemple le cas de La Forêt (1942) de Fernand Léger avec Sculpture sans titre (S11) (1960) de Yves Klein ou encore de La Baigneuse (1932) de Léger avec La Source (Ingres) (1965-2004) de Alain Jacquet.
La deuxième section «La vie des objets» aborde le sujet principal du Nouveau Réalisme. Celui-ci met en avant les artefacts pour leur beauté formelle et va jusqu’à traiter les visages comme des objets. C’est ce que fait Fernand Léger avec Visage à la main sur fond rouge (vers 1954) et plus tard Martial Raysse avec Nissa Bella (1964) et Niki de Saint Phalle avec Petit témoin visage vert (1971).
Avec «L’art c’est la vie», l’exposition met en avant l’optimisme de ces artistes qui s’intéressent à l’essor des loisirs. Léger a connu l’adoption des premiers congés payés sous le Front populaire en 1936, et peint campeurs, cyclistes et spectacles de cirque. Niki de Saint Phalle fait de même avec des Nanas faisant du volley-ball ou du cirque ou encore s’intéressant à la santé (Nana Santé, 1999).
La dernière section «Le beau est partout» montre comment ces artistes cherchent à faire entrer l’art partout dans la ville. Léger, et plus tard Niki de Saint Phalle, s’approprient l’architecture avec des décorations monumentales telles celles de l’église du plateau d’Assy pour le premier ou les décors gigantesques du Jardin des Tarots (1979-1998) à Garavicchio (Italie). Il en est de même pour les inventeurs du Street Art, tel Keith Haring, dans les années 1980.
Une exposition haute en couleur, bénéficiant d’une belle scénographie et de cartels développés très intéressants. R.P. Musée du Luxembourg 6e. Jusqu’au 20 juillet 2025. Lien : www.museeduluxembourg.fr.