LE PRINTEMPS DE LA RENAISSANCE.
La sculpture et les arts à Florence, 1400-1460

Article publié dans la Lettre n° 358
du 7 octobre 2013


LE PRINTEMPS DE LA RENAISSANCE. La sculpture et les arts à Florence, 1400-1460. Même s’il est arbitraire de donner une date à l’apparition de la Renaissance en Italie et plus particulièrement à Florence où se trouvaient tous les artistes marquants de cette époque, on s’accorde sur l’année 1401, où un concours fut lancé par la corporation des marchands pour doter le baptistère d’une seconde porte en bronze. Sur les six projets, deux panneaux nous sont parvenus, celui du vainqueur, Lorenzo Ghiberti, qui consacra le reste de son existence à la sculpture, et celui de Filippo Brunelleschi qui préféra se tourner vers l’architecture et résolut la question, alors en suspens, de l’édification de la coupole de Santa Maria del Fiore. Il réalisa celle-ci sans échafaudages, grâce à une technique nouvelle qu’il inventa. Cette coupole qui domine toute la ville fait encore la fierté de Florence.
Les commissaires, après avoir présenté le Cratère avec représentation dionysiaque, une des œuvres antiques (1er siècle ap. J.-C.) les plus admirées, dès le XIIIe siècle, et source d’inspiration pour de nombreux artistes, ainsi que quelques autres sculptures des XIIIe et XIVe siècles, nous montrent les deux panneaux en bronze mentionnés ci-dessus et la maquette originale de la coupole de Brunelleschi. La suite du parcours, qui comporte dix sections parfaitement bien identifiées, met en exergue les sculptures de Donatello, le plus doué des artistes de cette époque, qui en comptait beaucoup. Ses statues monumentales, bustes et reliefs ponctuent ainsi la visite, depuis la section 3 « La romanitas civique et chrétienne » jusqu’à la section 8 « La diffusion de la beauté ». De ce sculpteur hors du commun, on admire le Buste reliquaire de San Rossore, la gigantesque statue de Saint Louis de Toulouse, restaurée pour l’occasion, deux « Spiritelli » (sorte d’angelots), une Tête de cheval en bronze s’inspirant d’une sculpture semblable du IVe siècle av. J.-C., également présente, un chapiteau de la chaire de la Sainte Ceinture et des bas-reliefs en marbre : Saint Georges et le dragon ; Le banquet d’Hérode et surtout La Vierge et l’Enfant, œuvre magnifique qui inspira bien d’autres artistes, comme on le voit dans la huitième section.
Parmi les autres sections, la 6 « Peinture sculptée » est assez étonnante. Elle nous montre comment les peintres de cette époque, tels Masaccio, Filippo Lippi, Nanni di Bartolo, Paolo Uccello, voulurent donner du relief à leurs peintures, à l’imitation des sculpteurs. Parmi les œuvres exposées, les quatre fresques déposées d’Andrea del Castagno, sont de véritables statues peintes, dans une architecture en trompe l’œil, représentant des Hommes et Femmes illustres.
La dernière section « De la cité au palais. Les nouveaux mécènes » illustre l’éclosion d’un art destiné aux riches familles de Florence. On y voit des bustes-portraits dits « à la florentine » représentant leurs commanditaires, des faïences (plats, bassins) magnifiquement décorées, des vases en terre cuite émaillée somptueux, des bas-reliefs, etc. Cela clôt en beauté une exposition qui montre bien comment est né ce mouvement, qui allait faire tant d’émules en Italie et dans l’Europe entière. Musée du Louvre 1er. Jusqu’au 6 janvier 2014.
Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.louvre.fr.


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