Parcours en images et en vidéos de l'exposition

PEINTRES FEMMES, 1780-1830
Naissance d'un combat

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°525 du 2 juin 2021



 

Entrée de l'exposition
Citation

1780-1830
Naissance d'un combat

Combat. Celui de peintres femmes entre la fin du Siècle des lumières et le seuil de la monarchie de Juillet. Certaines sont connues. La plupart ne le sont plus.

Mais il n’en fut pas toujours ainsi. Même si elles furent «empêchées» au nom de leur genre, nombre d’entre elles jouissaient à l’époque d’une reconnaissance qui contredit l’invisibilité dont le récit dominant de l’histoire de l’art les a frappées jusqu’à une période récente.

Ce combat est donc aussi, et d’abord, le nôtre.

Sortons du raisonnement circulaire autour du « féminin » qui continue à retrancher de l’histoire de l’art et de la mémoire collective des artistes et des œuvres de genres dits «mineurs». Résistons au concept rhétorique et politique de «grandeur».

Ouvrons notre curiosité à autre chose qu’à l’exception qu’elles auraient représentée. Pour un jour ne plus avoir à préciser « peintres femmes ».

Redonnons voix aux controverses, à la multiplicité, à la singularité, à l’hétérogénéité des points de vue et des investissements.

Prenons connaissance de leur milieu, leur réseau de sociabilité, leur apprentissage, leur stratégie de carrière, leur clientèle, leur réception par le public et la presse, leur rôle dans les mutations que l’art enregistre entre 1780 et 1830. Les goûts, les modes, les idées, les codes sociaux, les clichés, les imaginaires : comment s’y prenaient-elles avec ces données, conscientes et inconscientes, pour que la peinture advienne sur leurs toiles ? Leur travail de peintre, c’était quoi ?

Contemplons leurs œuvres.

 
Texte du panneau didactique
 
Elisabeth Louise Vigée Le Brun. Elisabeth Philippine Marie Hélène de France, dite Madame Elisabeth, 1782. Huile sur toile, 110 x 82 cm. Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.


Salle 1 : Le droit d’être peintres
L’anti-académisme et la féminisation des beaux-arts

Scénographie
Scénographie

Le droit d’être peintres
L’anti-académisme et la féminisation des beaux-arts

Autour de 1780, controverses et rivalités s’attisent, à l’extérieur comme à l’intérieur de l’Académie royale de peinture. Sa hiérarchie, ses privilèges et sa pédagogie suscitent un mécontentement qui n’est pas étranger à la crise socio politique en germe.

Dans le même temps, en marge du Salon officiel, le Salon du Colisée, l’Exposition de la Jeunesse, le Salon de la Correspondance suscitent l’engouement. On y découvre de jeunes peintres femmes de talent. La presse en parle.

L’admission en mai 1783 à l’Académie d’Élisabeth Vigée Le Brun et d’Adélaïde Labille-Guiard, déjà célèbres, crée l’événement. Le sujet passionne, déclenche les controverses. On limite à quatre le nombre d’académiciennes. La prééminence de la peinture d’histoire, fer de lance du programme de restauration de la grandeur de l’école nationale, est menacée, s’inquiète-t-on, par la féminisation croissante des beaux-arts.

L’étude du nu, préalable indispensable au grand genre, est en principe interdit au « sexe faible» car contraire à la morale. Comme l’est la mixité que favorise l’ouverture croissante des ateliers de formation aux demoiselles. Le débat fait rage, se politise.

La Révolution éclate. Le premier Salon libre ouvre en 1791, l’Académie royale de peinture est abolie en 1793. La même année, la Société populaire et républicaine des arts, mettant en balance vocation domestique et vocation artistique, interdit jusqu’en octobre 1794 aux femmes d’y adhérer. Mais rien ne les empêche désormais d’exercer professionnellement ni d’exposer : seulement une trentaine dans les salons révolutionnaires, elles seront deux cents au milieu des années 1820.


 
Texte du panneau didactique.
 
Elisabeth Louise Vigée Le Brun. Autoportrait de l'artiste peignant le portrait de l'impératrice Maria Féodorovna, 1800. Huile sur toile, 78,5 x 68 cm. Saint-Pétersbourg, musée d’État de l’Ermitage. © Saint-Pétersbourg, Musée de l'Ermitage.
 
Elisabeth Louise Vigée Le Brun. Portrait de Marie Antoinette en robe de mousseline dite ‘à la créole’, ‘en chemise’ ou ‘en gaulle’, 1783. Huile sur toile, 89,8 x 72 cm. Kronberg, Hessisches Hausstiftung.
 
Joseph Benoit Suvée. L’invention du dessin (étude), 1776-1791. Huile sur toile, 49 x 34 cm. Ville de Bruges, Musea Brugge.
 
Rosalie Filleul de Besnes, née Anne Rosalie Bocquet. Autoportrait, vers 1775. Huile sur toile, 83 x 66 cm. Collection particulière.
 
Jean-Honoré Fragonard et Marguerite Gerard. L’élève intéressante. Huile sur toile, 65 x 55 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures.
 
Marie-Guillemine Benoist, née Laville-Leroux. Autoportrait copiant le Bélisaire et l’enfant à mi-corps de David, 1786. Huile sur toile, 92 x 75 cm. Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle Karlsruhe.
 
Marie-Elisabeth Lemoine. Autoportrait au chapeau de paille et à la palette, vers 1795. Huile sur toile, 53,3 x 44 cm. Paris, galerie L’Atelier d’Artistes.
Scénographie
 
Adélaïde Labille Guiard. Portrait d'Elisabeth-Philippine-Marie-Hélène De France, Madame Elisabeth (1764-1794), 1788. Huile sur toile, 80,7 x 64,2 cm. Paris, dépôt du musée du Louvre, département des Peintures, auprès du musée national des châteaux de Versailles et Trianon, Versailles. © Château de Versailles, Dist. RMN Grand Palais / Christophe Fouin.
 
Jeanne-Louise Vallain dite Nanine. Portrait d’une femme tenant un agneau, 1788. Huile sur toile, 99 x 80,6 cm. Paris, Musée Cognacq-Jay.
 
Marie-Geneviève Bouliard. Autoportrait en Aspasie, 1794. Huile sur toile, 123 x 127 cm. Arras, Musée des Beaux-Arts d’Arras.
 
Marie-Nicole Vestier (épouse Dumont). L'auteur à ses occupations, 1793. Huile sur toile, 54 x 44 cm. Vizille, musée de la Révolution française, domaine de Vizille, département de l’Isère. © Tous droits réservés par le Département de l’Isère.
Scénographie
 
Légende.
 
Adèle Romanée, née Jeanne Marie Mercier de Romance-Mesmon. Autoportrait présumé d’Adèle de Tomane dite Adèle Romanée ou Romany (portrait d’une femme peintre dans son atelier), vers 1799. Huile sur toile, 176 x 129 cm. Rouen, Réunion des musées métropolitains Rouen-Normandie, musée des Beaux-Arts.


Salle 2 : Apprendre.
Dilettantes et professionnelles

Scénographie
 
Légende.
 
Geneviève Brossard de Beaulieu. La muse de la poésie livrée aux regrets que lui laisse la mort de Voltaire, 1785. Huile sur toile, 93 x 73 cm. Paris, dépôt du musée du Louvre, département des Peintures, auprès du musée Sainte-Croix, Poitiers.
 
Jeanne Philiberte Ledoux. La Suppliante d’après Jean-Baptiste Greuze (1725-1805), fin du 18ème siècle. Huile sur toile, 46 x 38 cm. Collection particulière.
 
Ana Greuze. L’enfant à la poupée, fin 18ème. Huile sur toile, 47 x 38 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures.
Scénographie
Apprendre.
Dilettantes et professionnelles

Dès les années 1780, la bourgeoisie, en pleine ascension sociale, s’approprie les signes de distinction des classes privilégiées : la maîtrise du dessin, l’érudition artistique, la fréquentation des expositions, connaissent une vogue croissante. Nombreuses sont les jeunes filles, nées hors de l’espace des beaux-arts, à se former à la peinture et aux arts graphiques, et à suivre les cours d’anatomie pittoresque. Elles sont encouragées par leur famille qui y voit, d’abord, un capital symbolique et matrimonial, puis, après la crise révolutionnaire, une profession rémunératrice.

Greuze, David, Suvée, Regnault, etc. : se substituant à l’ancien modèle de transmission familiale, des ateliers réputés s’ouvrent à ces demoiselles. Leur interdiction par l’Académie, édictée en 1787 au nom de la bienséance, n’a que peu d’effet. Jeanne-Élisabeth Chaudet, Césarine Davin-Mirvault, Hortense Haudebourt-Lescot, Louise Hersent, etc.: à la suite des pionnières des années 1780, les peintres femmes forment aussi des élèves. Et dès 1800, les cours privés se multiplient et les maîtres en vue ouvrent des sections féminines, souvent supervisées par leur épouse ou une ancienne élève.

La pédagogie y est comparable à celle des sections masculines, jusqu’au nu et à la peinture d’histoire pour certains ateliers. La réputation du maître, le réseau de sociabilité qu’on tisse dans son atelier sont déterminants pour la carrière, la candidature au Salon, la constitution d’une future clientèle et la légitimité de la jeune peintre : l’amateure reste une femme, la professionnelle devient une artiste.



 
Texte du panneau didactique.
 
Augustin Pajou. Portraits de Mesdemoiselles Duval, 1er quart 19ème. Huile sur toile, 130 x 97 cm. Paris, musée du Louvre, département des Peintures. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle.
 
Marie-Eléonore Godefroid. David, pendant son exil à Bruxelles. Huile sur toile, 63 x 52 cm. Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
 
Louis Hersent. Portrait de J. B. Regnault (1754-1829), d’après l’Autoportrait par Regnault conservé au musée des Beaux-Arts de Valenciennes, 19ème siècle. Huile sur toile, 74 x 60 cm. Paris, Beaux-Arts de Paris.
Scénographie
 
Marie-Gabrielle Capet. L'atelier de Madame Vincent en 1800, 1808. Huile sur toile, 69 x 83,5 cm. Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Neue Pinakothek, Leihgabe des PinakotheksVereins.
 
Catherine-Caroline Cogniet-Thévenin. Académie de peinture pour jeunes filles, 1836. Huile sur toile, 46,2 x 61 cm. Ville d’Orléans, musée des Beaux-Arts. Legs Caroline Cogniet et Rosalie Thévenin, 1892.
 
Adrienne Marie Louise Grandpierre Deverzy. L'Atelier d'Abel de Pujol, 1822. Huile sur toile, 96 x 129 cm. Paris, Musée Marmottan Monet.
 
Marie-Amélie Cogniet. Intérieur de l’atelier de Léon Cogniet, 1831. Huile sur toile, 33 x 40,2 cm. Ville d’Orléans, musée des Beaux-Arts. Legs Caroline Cogniet et Rosalie Thévenin, 1892.
 
Louise-Joséphine Sarazin de Belmont. Naples, vue du Pausilippe, vers 1842. Huile sur toile, 138,5 x 196,5 cm. Toulouse, Musée des Augustins.
 
Louise-Joséphine Sarazin de Belmont. Vue du Forum le matin. Huile sur toile, 60 x 82 cm. Tours, Musée des Beaux-Arts de Tours. © Musée des Beaux-Arts de Tours.
Scénographie
 
Julie Duvidal de Montferrier. Adèle Foucher, vers 1820. Huile sur toile, 46 x 34 cm. Paris, Paris-Guernesey, maisons de Victor-Hugo.
 
Baron Antoine-Jean Gros. Portrait d’Augustine Dufresne, Baronne Gros, 1822. Huile sur toile, 118 x 90 cm. Toulouse, Musée des Augustins.

 
Hortense Haudebourt-Lescot. Le Jeu de la main chaude, 1812. Huile sur toile, 75 x 100 cm. Paris-La-Défense, dépôt du Centre national des Arts plastiques, achat en 1813, auprès du musée des Beaux-Arts de Tours depuis le 10 février 1942.

« L’influence incontestable qu’elle semble […] avoir exercée sur la direction et la forme de l’art à une certaine époque, influence que l’on n’a peut-être pas encore assez remarquée, nous paraît devoir être l’objet d’un examen sérieux, et d’une étude qui ne sera peut-être pas sans intérêt, comme souvenir historique d’une époque encore bien près de nous, mais que cependant nous avons presqu’oubliée comme si elle était déjà bien loin. »

« Jusqu’alors, et sous la direction de David, toutes les préoccupations s’étaient portées vers les grandes toiles, vers la peinture historique, vers le portrait monumental. La route que suivit mademoiselle Lescot était toute différente et toute nouvelle. Le charme que l’on trouva dans ces gracieux petits cadres étincelants de couleur et d’esprit attira la foule, qui déserta les grandes pages mythologiques inaccessibles aux fortunes médiocres, aux salons rétrécis, et qui n’étaient plus en harmonie avec une société renouvelée. […] Elle était seule au début : maintenant qu’est devenue la peinture héroïque ? Et quelle fortune n’a pas faite la peinture dite de genre, qui semblait morte avec Greuze, que madame Haudebourt-Lescot a si bien ressuscitée et qui règne aujourd’hui presque sans partage ?»

Extraits de la nécrologie d’Hortense Haudebourt-Lescot parue dans L’Illustration, 8 janvier 1845

Julie Duvidal de Montferrier. Autoportrait. Huile sur toile, 65 x 53,5 cm. Paris, Beaux-Arts de Paris. © Beaux-Arts de Paris, Dist. RMN-Grand Palais / image Beaux-arts de Paris.
 
Texte du panneau didactique


Salle 3 : Le Salon
Un espace incontournable en mutation

Scénographie
Scénographie
Le Salon
Un espace incontournable en mutation

Le Salon, au tournant du XIXe siècle, devient l’événement culturel majeur (plus de 22 000 visiteurs en 1804) et le seul espace d’exposition et de consécration des artistes vivants. Suite à la réorganisation révolutionnaire du système des beaux-arts, devenu dès 1802 une autorité administrative unique, la Direction des musées gère le Musée récemment créé et encourage l’art vivant exposé au Salon avec, à son issue, l’attribution des médailles, les commandes et les acquisitions par l’État.

De 300 exposants sous la Révolution, on passe à 700 au début de l’Empire puis 1 200 à la fin des années 1840. La multiplication exponentielle des tableaux, accrochés sur plusieurs rangs, seulement numérotés, et le succès de l’exposition bisannuelle expliquent le rôle déterminant de la critique naissante sur le goût du public comme sur la carrière des artistes.

De 9 % dans les années 1790 à 15 % au milieu des années 1820, les exposantes y sont, d’abord, pour la plupart issues de classes favorisées, tandis que, durant les dernières années de l’Empire et sous la Restauration, les filles issues de la petite bourgeoisie ou du métier se font plus nombreuses.

Leur parcours est semblable à celui des hommes, bien qu’affecté par un taux de refus du jury plus élevé. Néanmoins, leur rôle est essentiel dans l’évolution du Salon vers un marché de l’art où le goût du public l’emporte sur les visées didactiques antérieures. En effet, participe de cette mutation l’envahissement du Salon par les scènes de genre, les portraits et les petits tableaux, qu’elles sont plus nombreuses à pratiquer que les hommes.

 
Texte du panneau didactique.
 
Marie Victoire Lemoine. Femme et Cupidon, 1792. Huile sur toile, 92,5 x 73 cm. Saint-Pétersbourg, musée d’État de l’Ermitage.
 
Marie-Joséphine-Angélique Mongez. Thésée et Pirithoüs délivrent deux femmes des mains de leurs ravisseurs, 1806. Craie noire, blanche, bleue, et ocre sur papier ivoire, 59,5 x 75 cm. Minneapolis, The Minneapolis Institute of Art, The Richard Lewis Hillstrom Fund. © Minneapolis Institute of Art.
 
Alexandrine Delaval. Malvina. Chant de douleur sur la perte de son cher Oscar (Poésies d’Ossian), 1810. Huile sur toile, 93 x 114 x 2,2 cm. Nantes, Musée d’Arts de Nantes.
Scénographie
 
Constance Mayer. Le Flambeau de Vénus, 1808. Huile sur toile, 98,7 x 148 cm. Salenstein, Napoleonmuseum Thurgau, Schloss und Park Arenenberg.
 
Césarine Davin-Mirvault. La mort de Malek-Adhel, 1814. Huile sur toile, 198 x 270 cm. Aurillac, musée d’Art et d’Archéologie de la Ville d’Aurillac. © Aurillac, Musée d'Art et d'Archéologie.
 
Pauline Auzou, née Desmarquets. Novès et Alix de Provence, 1816. Huile sur toile, 39 x 47 cm. Bourg-En-Bresse, musée du monastère royal de Brou.
 
Marguerite Gérard. Maternité. Huile sur toile, 63 x 53 cm. Lyon, Musée des Beaux-Arts.
Marie-Joséphine-Angélique Mongez. Mars et Vénus (réplique autographe du tableau de 1814), 1841.
Huile sur toile, 246 x 299 cm.
Angers, Musées d’Angers.
Scénographie
 
Rose-Adélaïde Ducreux. Portrait d’une femme tenant sa fille sur les genoux, salon de 1793, n° 242. Huile sur toile, 195,5 x 130 cm. Collection particulière.
 
Panneau didactique.
 
Jeanne Elisabeth Chaudet. Portrait d'une dame en novice, 1811. Huile sur toile, 81 x 64,5 cm. Paris, Galerie Michel Descours. © Galerie Michel Descours.
 
Eulalie Morin, née Cornillaud. Madame Récamier (1777-1849), fin 18ème siècle (refusé au salon de 1799). Huile sur toile, 115 x 87 cm. Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Scénographie
 
Marie Victoire Lemoine. Portrait présumé de Marie-Geneviève Lemoine avec sa fille Anne Aglaé Deluchi dans un parc. Huile sur toile, 128 x 96,5 cm. Paris, Galerie Eric Coatalem.
 
Marie-Eléonore Godefroid. Portrait d’Abd El-Kader, vers 1830-1844. Huile sur toile, 73,2 x 59,6 cm. Versailles, dépôt du musée national des châteaux de Versailles et de Trianon auprès du musée de l’Armée, Paris.
 
Adèle Romanée, née Jeanne Marie Mercier de Romance-Mesmon. Portrait de Fleury, 1818. Huile sur toile, 131 x 110 cm. Paris, Collections de la Comédie-Française.
 
Julie Duvidal de Montferrier. Tête d’Eve, 1822. Huile sur toile, 73 x 60 cm. Paris, Beaux-Arts de Paris.
Scénographie
 
François Gérard. Portrait de Madame Germaine de Staël (posthume), probablement après 1817. Huile sur toile, 116 x 90 cm. Coppet, Fondation d’Haussonville pour le rayonnement de l’esprit de Coppet – château de Coppet.
 
Marie-Eléonore Godefroid. Portrait de Madame de Staël (d’après François Gérard). Huile sur toile, 116 x 83 cm. Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
 
Marie-Denise Villers (Nisa Villers), épouse Lemoine. Portrait présumé de madame Soustras laçant son chausson, 1802. Huile sur toile, 146 x 114 cm. Paris, dépôt du musée du Louvre, département des Peintures, auprès du musée international de la Chaussure, Romans-sur-Isère. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / photo Maxime Chermat.
 
Henriette Lorimier. Portrait de François Pouqueville à Janina, 1830. Huile sur toile, 91 x 74 cm. Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Daniel Arnaudet / Gérard Blot.
Scénographie
 
Isabelle Pinson. L'attrapeur de mouche, 1808. Huile sur toile, 39 x 30 cm. Notre Dame (IN), Snite Museum of Art, University of Notre Dame. Bequest of Dr. Paul J. Vignos Jr. © Collection of the Snite Museum of Art, University of Notre Dame.
 
Aimée Brune. Une jeune fille à genoux, 1839. Huile sur toile, 116 x 89 cm. Ville d’Orléans, musée des Beaux-Arts. © Orléans, Musée des Beaux-Arts. © Christophe Camus.


Salle 4 - Moi. Peintre

Scénographie
Moi. Peintre

« Avant les femmes régnaient, la Révolution les a détrônées». Au lieu de déplorer avec Élisabeth Vigée Le Brun le sort fait aux femmes par le siècle né en 1789, ne faut-il pas au contraire apprécier le champ des possibles qui s’y est ouvert ?

Sous l’Ancien Régime, ce pouvoir, seules quelques femmes artistes d’« exception » en ont joui, comme les rois et leurs affidés en avaient le privilège. À l’exclusion de toutes les autres. Avec la naissance, longue et difficile, de l’ère républicaine, les termes de « femme extraordinaire », de «miracle de la nature », qui les retranchaient et de leur sexe et de la communauté ordinaire des artistes, entrent en contradiction avec les principes fondateurs d’universalité et d’égalité des individus.

Certes, au lendemain de 1789, les femmes sont exclues de l’espace politique et assujetties à la sphère domestique. Mais c’est précisément parce qu’il s’agit désormais de considérer la place et la fonction de toutes les femmes et non pas de quelques-unes qu’on se protège contre leur émancipation devenue pensable.

L’effacement du principe naturel ou divin devant le principe juridique et rationnel, l’articulation croissante du politique à l’économique créent une occasion inédite pour elles : débattre, parler, penser, créer, travailler en tant que sujet de droit. Apprendre à peindre et exposer parce qu’elles en ont le droit. L’opinion peut les railler, les discréditer, les effrayer, les dissuader – elle le fera encore longtemps : la société d’après 1789, en ses principes, peut-être sans l’avoir voulu, a ouvert un espace où il est légalement possible pour une femme de dire « Moi. Peintre ». Naissance d’un combat.

 
Texte du panneau didactique.
 
Constance Mayer. Autoportrait, vers 1801. Huile sur toile, 116 x 89 cm. Boulogne-Billancourt, bibliothèque Paul-Marmottan – Académie des beaux-arts, Institut de France. © Fine Art Images/Bridgeman Images.
 
Hortense Haudebourt-Lescot. Autoportrait, 1800. Huile sur toile. Paris, Musée du Louvre, département des Peintures.
 
Marie-Adélaïde Durieux, née Landragin. Portrait de l’artiste, vers 1793-1798. Huile sur toile, 65 x 62 cm. Versailles, Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Scénographie
 
Marie-Victoire Jaquotot, inspiré par Raffaello Santo et Raphaël. La Sainte Famille (d’après Raphaël), 1825. Peinture sur porcelaine, 45 x 31,5 cm. Paris, dépôt du musée du Louvre, département des Arts graphiques, auprès des Manufacture et Musée nationaux de Sèvres.
 
Marie-Adélaïde Ducluzeau, née Durand. Portrait de la reine Marie-Amélie, 1832. Porcelaine dure, 45 x 45 cm. Sèvres, Manufacture et Musée nationaux.
 
Elisabeth Louise Vigée Le Brun. Autoportrait, 1790. Huile sur toile, 59 x 42 cm. Rome, Courtesy Accademia Nazionale di San Luca, Roma. Presidente Paolo Icaro, Segretario Generale Francesco Moschini.
 
Marie-Victoire Jaquotot, inspiré par Raffaello Santo et Raphaël. Corinne au Cap Misène (d’après Gérard), 1825. Peinture sur porcelaine, 58 x 47 cm. Paris, dépôt du musée du Louvre, département des Arts graphiques, auprès des Manufacture et Musée nationaux de Sèvres.
 
Panneau relatif à la projection audiovisuelle (voir ci-contre)
 
Projection audiovisuelle
Scénographie
 
Panneau didactique.
 
Marguerite Gérard. Artiste peignant le portrait d'une musicienne, vers 1800. Huile sur bois, 61 x 51,5 cm. Saint-Pétersbourg, musée d’État de l’Ermitage. © akg-images / Album.
Sabine Meier. Métamorphose 4 (2) (...) comme des géants plongés dans les années à des époques, vécues par eux si distantes, entre lesquelles tant de jours sont venus à placer - dans le Temps, 2011. Tirage lambda collé sur dibbon encadré bois et verre, 165 x 140 cm. Collection de l’artiste.