Parcours en images de l'exposition

MONDRIAN FIGURATIF

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°489 du 30 octobre 2019





1- Introduction

Scénographie
1 - INTRODUCTION La peinture figurative de Piet Mondrian (1872-1944) est longtemps restée méconnue. Pourtant, celui qui se distingue aujourd’hui comme le plus important collectionneur de l’artiste, Salomon Slijper (1884-1971) s’est passionné pour cet aspect longtemps oublié de son oeuvre.

Ayant rencontré le maître aux Pays-Bas pendant la Première Guerre mondiale, ce fils de diamantaire d’origine amstellodamoise réunit un ensemble unique de peintures et de dessins de l’artiste avec lequel il se lie d’amitié. Mondrian procède lui-même à la sélection d’une suite représentative de sa production exécutée entre 1891 et 1918, enrichissant l’ensemble de quelques pièces abstraites ultérieures ; la majorité des acquisitions ayant lieu entre 1916 et 1920.
Le soutien que Slijper apporte au peintre est de taille. A une époque où Mondrian ne parvient pas à vivre de son travail et fait des copies au Rijksmuseum pour joindre les deux bouts, les achats en nombre de son mécène lui permettent de financer son second séjour à Paris en juin 1919.

Le devenir de la collection Slijper n’est pas sans rappeler l’héritage de Michel Monet qui est l’un des fleurons du musée Marmottan Monet. Comme le fils de l’impressionniste, Slijper est resté sans enfant. Comme ce dernier, Slijper a institué un musée, le Kunstmuseum de La Haye, son légataire. Comme le fonds Monet, la collection Slijper constitue le premier fonds mondial de l’oeuvre de l’artiste.

Musée de collectionneurs ayant vocation à apporter un éclairage sur le rôle des amateurs dans la vie des arts, le musée Marmottan Monet a noué un partenariat exceptionnel avec le Kunstmuseum de La Haye pour organiser une exposition totalement inédite rendant hommageà Slijper et au Mondrian figuratif à travers la présentation de peintures et de dessins majeurs provenant exclusivement de la collection de l’amateur. La moitié des oeuvres sont exposées pour la première fois ensemble, aucune n’a été montrée en France depuis plus de 20 ans.

 
Texte du panneau didactique.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Lièvre mort, 1891. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.


2 - Peindre dans la tradition (1898-1906)

Scénographie
2 - PEINDRE DANS LA TRADITION (1898-1906) Salomon Slijper apprécie particulièrement l’oeuvre de jeunesse de Mondrian. Ses premiers paysages rappellent l’école de La Haye, un groupe de peintres néerlandais influents, recherchés des amateurs locaux et dont la démarche rejoint en partie celle des français de Barbizon. Les motifs du moulin et de la ferme à Duivendrecht, un village proche d’Amsterdam, s’imposent durablement dans l’oeuvre du peintre et révèlent, à travers leur composition épurée, un intérêt précoce pour les horizontales et les verticales.
Captés au crépuscule ou par temps de brume, ces « paysages atmosphériques » se distinguent par une palette sourde qualifiée, à l’instar de celle de ses ainés, de « peinture grise ».
Les très petits formats sont considérés par l’artiste comme ses oeuvres les plus personnelles. A travers ses panneaux, Mondrian ne cherche pas à dépeindre un instant précis mais l’expérience spirituelle de la nature. Bien que proche du motif, ces toiles dites «paysages intérieurs » témoignent de la démarche intellectuelle du peintre dès ses débuts.


 
Texte du panneau didactique.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Saule sur le Gein, 1902-1904. Huile sur toile sur carton. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Pâturage avec vaches, 1902-1905. Huile sur papier sur carton. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Génisse marron et blanc dans la prairie, 1904-1905. Huile sur papier sur panneau. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.


3 - Vers la modernité : le choix de la couleur (1907-1908)

Scénographie
3 - VERS LA MODERNITÉ : LE CHOIX DE LA COULEUR (1907-1908) En 1907-1908, Mondrian aborde un tournant décisif. Si la palette sombre et nuancée des premières années est encore visible dans des toiles comme Paysage du soir sur le Gein, Champ avec arbres au crépuscule, Arbres au bord de l’eau et Le Gein : arbres au bord de l’eau, Mondrian opte bientôt pour des couleurs pures, vives, fortement contrastées et posées en aplat. Grand Paysage et Moulin dans le crépuscule en sont les exemples les plus probants. Ils témoignent de considérations nouvelles de l’artiste pour qui « les couleurs de la nature ne peuvent être imitées sur la toile ». Cherchant ainsi à rendre compte de l’essence même de la nature (et pas seulement de sa perception), il se détache du visible et rompt avec les couleurs naturalistes. Il est dorénavant considéré comme un peintre moderne.

 
Texte du panneau didactique.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Arbre, 1908. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Champ avec arbres au crépuscule, 1907. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Arbres au bord de l’eau, 1907. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Moulin dans le crépuscule, vers 1907-1908. Huile sur toile, 67,5 x 117,5 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Grand Paysage, vers fin 1907-1908. Huile sur toile, 75 x 120 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Maison, 1898-1900. Aquarelle et gouache et blanc opaque sur papier, 45,6 x 58,4 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 
Piet Mondrian (1872-1944). La Ferme Geinrust dans la brume, vers 1906-1907. Huile sur toile, 32,5 x 42,5 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.


4 - Mondrian théosophe

Scénographie
4 - MONDRIAN THÉOSOPHE

En 1909, Mondrian adhère à la société théosophique, fondée en 1875. Cette dernière s’appuie sur les religions orientales, la philosophie et la science dans le but d’atteindre la vérité inhérente à toute chose. Particulièrement animé par ces principes, Mondrian adopte un comportement qui frappe son entourage, celui-ci décrivant, non sans ironie « ce dingue de Mondrian dans la position du Bouddha au beau milieu de la plage » (Charley Toorop).
Il est possible que son changement d’apparence soit lié à la théosophie. Il fait sien le genre bohème : il se fait pousser la barbe et porte un collier de perles ainsi que des chemises froissées aux manches retroussées.
Trois saisissants autoportraits au fusain, dans lesquels Mondrian se concentre sur son visage, datent de cette période. Dans le plus grand, cerné de noir, sa face semble flotter, telle une apparition. Le cadrage des deux autres est plus serré : l’un enserre rigoureusement le visage, l’autre ne donne à voir que son regard perçant et habité. Ces effigies annoncent son oeuvre symbolique.
 
Texte du panneau didactique.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Autoportrait, 1908. Fusain et crayon noir sur papier. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Autoportrait, 1908. Fusain sur papier. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Deux figures, 1908-1909. Huile sur toile sur panneau. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.


5 - Luminisme (1908-1911)

Scénographie
5 - LUMINISME (1908-1911)

A partir de 1908, Mondrian trouve un nouveau procédé pour traduire ses aspirations théosophiques. Sous l’impulsion du peintre Jan Toorop, il se tourne vers les écoles européennes symbolistes, divisionnistes et fauves, alors peu connues en Hollande. L'artiste en donne une interprétation libre qui érige la profusion de la lumière au rang de sujet, c’est le luminisme. Dans Bois près d’Oele, ce sont les rayons perçant à travers les nuages qui enflamment la végétation. Dans Dévotion, l’embrasement, lié au dessin en méandres, traduit l’état d’esprit de la petite fille en prière et, dans Moulin dans la clarté du soleil, il résulte d’une frappe frontale. À travers ces différents procédés, Mondrian exalte la couleur et son rayonnement – un principe ayant pour objectif de rendre visible le spirituel dans l’art. Pour lui, la notion de rayonnement s’impose dès lors comme le critère propre à définir la beauté d’une toile, qu’elle soit figurative ou abstraite…


 
Texte du panneau didactique.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Moulin dans la clarté du soleil, 1908. Huile sur toile, 114 x 84 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Dévotion, 1908. Huile sur toile, 94 x 61 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Tournesol mourant I, 1908. Huile sur carton, 63 x 31 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 

Piet Mondrian (1872-1944). Jeune enfant, 1900-1901. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.

 

Piet Mondrian (1872-1944). Portrait d’une jeune fille, 1908. Huile sur toile sur panneau, 49 x 41,5 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.

Scénographie
 
Piet Mondrian (1872-1944). Arum ; fleur bleue, 1908-1909. Huile sur toile, 46 x 32 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Église à Domburg, 1909. Huile sur carton, 36 x 36 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Bois près d’Oele, 1908. Huile sur toile, 128 x 158 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Dune I, 1909. Huile sur carton, 30 x 40 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.


6 - Acheter les yeux fermés

Scénographie

6 - ACHETER LES YEUX FERMÉS

En 1919, Slijper s'engage à acquérir, sans les voir et à un prix déterminer ultérieurement, toutes les œuvres restées dans l'atelier parisien de Mondrian depuis l'été de 1914. Il achète une soixantaine de peintures et de dessins. Cet ensemble, qu'il enrichira par la suite lui vaut d'accéder immédiatement au statut de principal collectionneur de Mondrian.
En juin 1919 Slijper accorde au peintre une avance de 500 florins. Après avoir établi la liste des œuvres concernées, Mondrian demande 1000 florins (6 000 euros actuels), soit environ 100 euros par tableau. « Le prix de certains des tableaux est beaucoup trop bas, concède le peintre, mais je préfère quelque chose tout de suite que davantage plus tard. » De fait, cette somme fixée par l'artiste l'aide à financer son retour en France, à poursuivre ses recherches autour de l'abstraction et même à épargner un temps quelque argent !
L'inventaire que Mondrian dresse de son atelier ne permet pas d'identifier précisément les tableaux car l'artiste ne leur a pas attribué de titres distinctifs. Les spécialistes s'accordent pour dire que l'ensemble acquis par Slijper comprend de nombreuses pièces majeures, sans aucun doute certains des chefs-d'œuvre présentés dans cette section et les suivantes.



 

Texte du panneau didactique.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Moulin, 1911. Huile sur toile, 150 x 86 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 
Piet Mondrian (1872-1944). L’arbre gris, 1911. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Paysage, 1912. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.


7 - Le cubisme en question : figuration ou abstraction ? (1910-1911)


Scénographie
7 - LE CUBISME EN QUESTION : FIGURATION OU ABSTRACTION ? (1910-1911)

Vers 1910, Mondrian découvre le cubisme en parcourant des comptes-rendus d’expositions . Il n’a pas encore vu l’oeuvre de ces peintres, pourtant leur influence est immédiate. Le Néerlandais interprète librement ses lectures. Ainsi, s'il reste figuratif, ses formes évoluent. Elles sont plus simples, géométriques et monumentales, comme en témoignent deux des plus grandes toiles qu’il ait jamais exécutées : Clocher en Zélande et Moulin. Les couleurs – toujours vives, contrastées et posées en aplat – tracent à présent des formes angulaires qui animent l’arrière plan de ses tableaux.
En 1911, il est enfin confronté aux œuvres de Braque et de Picasso, à Amsterdam d’abord puis à Paris où il séjourne pour la première fois. À quarante ans il aborde un tournant majeur. C’est le début de l’abstraction. À l’exemple des français, il adopte leur palette d’ocres gris et renonce un temps aux couleurs éclatantes. Les formes se fragmentent et se géométrisent. Toutefois, Mondrian s’inspire toujours du réel et ses motifs restent identifiables. Ainsi, l’arbre s’impose – à côté de rares figures et de paysages – comme son motif de prédilection.


 
Texte du panneau didactique.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Autoportrait, 1913. Fusain sur papier. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944).  Portrait d’une dame, 1912. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Autoportrait, 1912. Fusain sur papier. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.


8 -
Abstraction et figuration : une coexistance pacifique (1913-1919)

Scénographie
8 - ABSTRACTION ET FIGURATION :
UNE COEXISTENCE PACIFIQUE (1913-1919)

En 1913, à Paris, les recherches de Mondrian s’intensifient. Sa palette évolue vers des gris bleuâtres, ocres flous et magentas amortis. Ses toiles deviennent de plus en plus abstraites et s’organisent autour d’un réseau de verticales, d'horizontales et d'obliques. L'artiste procède à une simplification extrême des formes, peint des suites de lignes, réduit ses motifs à l’essentiel. Pour autant, il n’oppose pas figuration et abstraction. Ses toiles « cubistes » empruntent toujours au réel. Mondrian peint à Paris à partir de croquis naturalistes qu’il a réalisés au Pays-Bas ou s’inspire du motif nouveau que lui offrent les façades des immeubles parisiens. Dès 1916-1917, il n’hésite pas à renouer avec le style naturaliste. A la demande de Slijper, Mondrian exécute cette exceptionnelle suite représentant le Moulin de Blaricum, le village où réside son mécène. De même, il reprend le motif de Ferme à Duivendrecht, qu’il avait traité pour la première fois au début du siècle.

 
Texte du panneau didactique.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Ferme près de Duivendrecht, 1916. Huile sur toile, 85,5 x 108,5 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Moulin à vent le soir, 1917. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Moulin sous le soleil, 1917. Fusain sur papier. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Autoportrait, 1918. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Extrait d'une lettre de Mondrian à Slijper, 3 mai 1916.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Tableau n°4 / Composition N°VIII / Composition 3, 1913. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Composition ovale en plan de couleurs 2, 1914. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.


9 - Vers le néoplasticisme (1919)

Scénographie
9 - VERS LE NÉOPLASTICISME (1919)

En 1919, Mondrian exécute ses premières oeuvres purement abstraites. Ces peintures ne s’enracinent plus dans le réel : ni l’arbre, ni la façade n’offre un point de départ à son travail. La démarche du peintre est uniquement spirituelle.
Sur des toiles au format proche du carré, il trace des damiers colorés. Le rythme et le rayonnement émanant des lignes et des couleurs définissent un vocabulaire pictural nouveau - le néoplasticisme - dont l’objectif est de révéler « la beauté absolue », « l’essence de toutes choses », un principe auquel l’artiste est attaché depuis ses débuts. À ce stade de sa carrière, Mondrian a formalisé la théorie qui l’élève aujourd’hui au rang de père de l’abstraction. Pour autant, lorsqu’il entreprend son autoportrait en 1918, il ne fait pas voler son image en éclats. Il reste fidèle à la tradition naturaliste et au genre établi du portrait d’artiste posant en buste devant l’une de ses toiles en damier. Mondrian peint la rencontre de la figuration et de l’abstraction.
 
Texte du panneau didactique.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Composition avec large plan rouge, jaune, noir, gris et bleu, 1921. Huile sur toile, 59,5 x 59,5 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Composition avec grille 8 : composition en damier aux couleurs foncées, 1919. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Citation de Slijper, 1959.


10 - Peindre une fleur chaque jour

Scénographie
10 - PEINDRE UNE FLEUR CHAQUE JOUR

La fleur est sans doute l’unique motif que Mondrian aborde sa vie durant, sans interruption. Ne parvenant pas à vivre de la vente de ses toiles néoplasticistes - combinaisons de verticales et d’horizontales noires et d’aplats de couleurs primaires - il exécute des dessins de fleurs que ses amis – tel Slijper – proposent à une clientèle d’amateurs férue de tradition. C’est le cas par exemple de cette suite représentant des Chrysanthèmes, restée invendue lors d'une loterie organisée pendant la Première Guerre mondiale et entrée après coup dans la collection Slijper. Outre ces oeuvres destinées au marché, Mondrian – à la manière d’un musicien qui commence sa journée en faisant ses gammes – peindra chaque matin des aquarelles florales. Rose dans un verre et Deux roses appartiennent à cet ensemble et illustrent, si besoin est, le rôle clé de la figuration dans l’oeuvre de Mondrian, que l’on ne saurait réduire à une stricte évolution allant du gris à la couleur et de la figuration à l’abstraction.
 
Texte du panneau didactique.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Rose dans un verre, après 1921. Aquarelle, crayon et encre à pochoir, 27,5 x 21,5 cm. © Kunstmuseum Den Haag, The Hague, the Netherlands.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Deux arums, 1918. Huile sur toile. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.
 
Piet Mondrian (1872-1944). Chrysanthème dans une bouteille, vers 1917. Aquarelle sur papier. Kunstmuseum Den Haag, legs Salomon B. Slijper, 1971.