GIACOMETTI / SADE
Cruels objets du désir

Article publié dans la Lettre n°492 du 11 décembre 2019



 
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GIACOMETTI / SADE. Cruels Objets du Désir. À l’occasion de rétrospectives, comme celle de la Tate Modern en 2017, nous avions eu l’occasion de voir ces œuvres étranges de Giacometti, tranchant sur sa production « habituelle ». L’Institut Giacometti nous livre aujourd’hui les travaux entrepris par l’artiste entre 1929 et 1934 après sa rencontre avec les surréalistes puis sa lecture des écrits du philosophe libertin D.A.F. de Sade. Tout comme lui, ses amis Bataille, Masson, Buñuel, Dali sont fascinés par le divin Marquis, qui est pour eux un modèle de liberté et de modernité.
Giacometti dessine dans ses carnets des sculptures à forte charge érotique, schématisant des organes sexuels ou représentant des scènes de voyeurisme ou de prostitution. Nous en avons de nombreux exemples dans la première section qui réunit des photographies d’œuvres disparues et de nombreux carnets de dessins inédits.
Une douzaine de sculptures est exposée dans les sections suivantes. Les premières évoquent de manière allusive les relations sexuelles, souvent vues d’une manière violente (Femme égorgée, 1933 ; Cage, 1930-1931). Les suivantes, réunies par l’artiste sous le titre Objets mobiles et muets, sont des œuvres équivoques, à double sens, qui se rapproche de l’humour noir des surréalistes. À côté de l’Objet désagréable (1931), nous avons une photo de Man Ray, Lili tenant l’Objet désagréable (1931) qui lève le doute. Même caractère équivoque avec cet Objet désagréable à jeter (1931) ou ce Vide-poche (1930-1931). Après deux objets surréalistes réunis sous le vocable de « Pulsion scopique », Pointe à l’œil et Boule suspendue, la dernière section évoque un curieux « projet pour une sculpture surréaliste ». 
Cette mise en lumière d’une partie moins connue de l’œuvre de Giacometti est aussi l’occasion de voir la reconstitution, la plus fidèle possible, du tout petit atelier qu’il occupa durant quarante ans, jusqu’à sa mort, au 46 rue Hippolyte-Maindron, à moins d’un kilomètre de là. R.P. Institut Giacometti 14e. Jusqu’au 9 février 2020. Lien : www.fondation-giacometti.fr.


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