Parcours en images de l'exposition

GIACOMETTI / SADE
Cruels objets du désir

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°492 du 11 décembre 2019



 

1 - Dessins et documents
Scénographie
Dessins et Documents

Bien avant de découvrir Sade, le jeune Giacometti dessine des copies d’après des sujets religieux représentant des scènes de violence. A partir de 1929, ses sculptures et ses textes se rapprochent de l’univers sadien. Giacometti a rejoint les membres du cercle surréaliste qui ont contribué à la redécouverte de Sade, d’abord les dissident réunis autour de Bataille, puis le groupe orthodoxe de Breton. Ces artistes ont placé l’imaginaire, les fantasmes et le rêve au coeur de leur programme artistique. Le nom de Sade revient à plusieurs reprises dans ses carnets de l’époque, dans lesquels l’artiste dessine des sculptures à forte charge érotique, schématisant des organes sexuels ou représentant des scènes de voyeurisme ou de prostitution.

 
Texte du livret d'accueil.
 
Alberto Giacometti. Femme araignée, n.d. Encre sur papier de carnet. Fondation Giacometti, Paris.
Scénographie
 
Alberto Giacometti. Mère et fille, c.1933. Bronze, 14,9 x 10,6 x 3,1 cm. Fondation Giacometti, Paris.
 
Alberto Giacometti. Notes et croquis de sculptures, 1931-1945. Crayon sur page de carnet. Fondation Giacometti, Paris.
Alberto Giacometti. Carnets de notes et croquis de sculptures, 1931-1945. Fondation Giacometti, Paris.
 
Alberto Giacometti. Notes et croquis de sculptures, 1931-1945. Crayon sur page de carnet. Fondation Giacometti, Paris.
 
Alberto Giacometti. Copie des derniers instants du condamné à mort, c. 1923. Crayon sur page de carnet. Fondation Giacometti, Paris.
Alberto Giacometti. Esquisse de femme et homme brandissant une épée, c. 1951. Crayon sur page de cahier.
Fondation Giacometti, Paris. © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2019.
 
Alberto Giacometti. Homme étranglant une femme, n.d. Crayon sur papier, 19,5 x 12 cm. Fondation Giacometti, Paris. © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2019.
 
Alberto Giacometti. Copie de Saint Sébastien, c. 1913-1914. Encre et crayon sur papier. Fondation Giacometti, Paris.
 
Alberto Giacometti. Esquisse pour la lapidation de Saint Étienne, 1922. Huile et crayon sur carton. Fondation Giacometti, Paris.
 
Alberto Giacometti. Notes et croquis de sculptures, 1931-1945. Crayon sur page de carnet. Fondation Giacometti, Paris.


2 - L'affaire Rose Keller



L’affaire Rose Keller

L’affaire d’Arcueil est le point de départ de la mythification du marquis en criminel. Sade est accusé d’avoir tailladé le corps de Rose Keller, une prostituée qu’il engage pour ses séances de libertinage. L’écrivain Maurice Heine est l’un des premiers à réévaluer l’importance du mythe en publiant, en 1933, les minutes du procès dans la revue Annales de médecine légale. Peut-on trouver un écho « sadien » dans la relation de Giacometti au corps de ses sculptures ? L’artiste fait usage des canifs de manière singulière, traçant des sillons sur le corps et le visage pour en accentuer les traits, creusant les yeux, scarifiant la représentation de ses modèles.

Texte du livret d'accueil.
 


Alberto Giacometti. Femme debout, c. 1952. Plâtre, 41,7 x 4,5 x 4 cm. Fondation Giacometti, Paris.
 
Alberto Giacometti. B debout dans une cage II, 1946-1947. Gravure sur papier, 24,9 x 16,5 cm. Fondation Giacometti, Paris.


3 - Violence sexuelle : défloration, viol, meurtre



Scénographie
Violence sexuelle : défloration, viol, meurtre

L’évocation de la relation sexuelle apparaît dans de nombreuses oeuvres entre 1929 et 1933. Le corps y est représenté de manière allusive par un détail organique ou sous une forme à la fois animale et végétale. L’artiste représente la tension d’une sexualité envisagée comme un combat entre les deux sexes. Giacometti a abandonné la sculpture naturaliste au profit d’une représentation symbolique évoquant la pénétration, le viol et parfois le meurtre, point ultime du plaisir sadien, dans laquelle il s’agit de libérer les pulsions sexuelles en faisant coïncider le plaisir et la mort.

 
Texte du livret d'accueil.
 
Alberto Giacometti. Cage, 1930-1931. Bois, 49,8 x 27 x 27 cm. Moderna Museet, Stockholm. © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2019.
 
Alberto Giacometti. Homme et femme, 1928-1929. Bronze, 40 x 40 x 16,5 cm. Musée national d’art moderne,  Centre Pompidou, Paris. © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2019.
 
Alberto Giacometti. Femme égorgée, 1933. Bronze, 22 x 75 x 58 cm. Kunstmuseum Basel, en dépôt de la Alberto Giacometti-Stiftung, Zürich.
Citation
 
Albert Giacometti. Notes, 1944-1945. Crayon sur page de carnet. Fondation Giacometti, Paris.

Du meurtre / but du plaisir / pour l'amour / oui meurtres / du meurtre / à l'antropophage / Erotisme / branche de la nutrition
attraction / amour / meurtre / anthropoph / étapes du même désir / meurtre anthropophage / aboutissement du désir.
 
Alberto Giacometti. Fil tendu (Fleur en danger), 1932. Plâtre, métal. (Fleur reconstituée en 2015). Fondation Giacometti, Paris.


4 - Objets mobiles et muets



Scénographie
Objets Mobiles et Muets

En 1931, Giacometti réunit sous le titre « Objets mobiles et muets » une série d’oeuvres équivoques qui se rapprochent des images à double sens et de l’humour noir des surréalistes. Par leur caractère instable et menaçant ces oeuvres dégagent une violence physique et psychique. Ces sculptures prennent la forme d’objets frôlant l’abstraction, tout en suggérant un rapport avec le corps. Ces oeuvres manipulables évoquent des instruments de plaisir sadiques provoquant une « émotion violente et indéfinissable, en rapport sans doute avec des désirs sexuels inconscients ». (Maurice Nadeau)

 
Texte du livret d'accueil.
 
Lili tenant l’Objet désagréable. Fondation Giacometti, Paris. Photographie Man Ray. Musée national d'art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris. © Giacometti and Man Ray Trust.
 
Alberto Giacometti. Main prise, 1932. Bois, métal. Alberto Giacometti-Stiftung, Zürich.
 
Alberto Giacometti. Objet désagréable, 1931. Bronze, 15 x 48 x 11,8 cm. Fondation Giacometti, Paris. © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2019.
Alberto Giacometti. Femme couchée qui rêve, 1929. Bronze, 23,7 x 42,6 x 13,6 cm.
Fondation Giacometti, Paris. © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2019.
 
Alberto Giacometti. Objet désagréable à jeter, 1931. Bronze, 22,8 x 34,3 x 25,9 cm. Fondation Giacometti, Paris. © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2019.
 
Alberto Giacometti. Vide-poche, c.1930-1931. Plâtre peint, 17,3 x 22 x 29,2 cm. Fondation Giacometti, Paris.


5 - Pulsion scopique



Scénographie
Pulsion scopique

Ces objets surréalistes génèrent souvent un sentiment de frustration, annonçant un danger imminent qui finalement n’aura pas lieu, comme pour acter l’écart entre le fantasme et la réalité. La métaphore de l’oeil apparaît dans plusieurs de ces oeuvres évoquant la possibilité d’une incision ou d’une pénétration. Celles-ci se rapprochent de l’utilisation érotique et sadique de l’oeil par Buñuel, Dalí et Bataille. Giacometti semble évoquer la pulsion scopique que Freud avait définie comme le plaisir de posséder l’autre par le regard. L’artiste ménage un espace poétique mettant en scène un véritable théâtre de la cruauté.

 
Texte du livret d'accueil.
 
Alberto Giacometti. Boule suspendue, 1930-1931. Plâtre et métal peint et corde, 60,6 x 35,6 x 36,1 cm. Fondation Giacometti, Paris. © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2019.
Alberto Giacometti. Pointe à l’œil,  1931-1932. Plâtre et métal, 13,5 x 59,5 x 31 cm.  Reconstitution partielle réalisée en collaboration avec la Alberto Giacometti-Stiftung, Zurich. Fondation Giacometti, Paris. © Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2019.
 
Alberto Giacometti. « Objets mobiles et muets » in Le Surréalisme au service de la révolution, n°3, décembre, 1931, 27,6 x 43 cm. Fondation Giacometti, Paris.
 
Alberto Giacometti. Le palais à 4 heures du matin, 1932. Huile sur carton, 49,3 x 55,1 cm. Fondation Giacometti, Paris.


6 - Projet pour une sculpture surréaliste



Scénographie
Projet pour une sculpture surréaliste

Dans les croquis de Giacometti apparaissent aussi des scènes de torture, dans lesquelles ses personnages sont enfermés dans des cages ou des carcans. L’artiste projette en 1934 une sculpture composée d’une tête en plâtre posée sur un des meubles de son atelier. L’oeuvre utilise ce meuble pour contraindre le corps de la condamnée. Les jambes/cônes sont prises en étau, écartées entre les parois transformées en machine de torture et de rétention.

 
Texte du livret d'accueil.
 
Alberto Giacometti. Projets de sculpture surréaliste, 1934. Crayon sur page de carnet. Fondation Giacometti, Paris.
 
Alberto Giacometti. Tête surréaliste, 1934. Plâtre. Fondation Giacometti, Paris.
 
Alberto Giacometti. Projets de sculpture surréaliste, 1934. Crayon sur page de carnet. Fondation Giacometti, Paris.


L'atelier de Giacometti



Vue d'ensemble de l'atelier reconstitué.
 
Vue partielle de l'atelier reconstitué.
 
Vue partielle de l'atelier reconstitué.
Vue d'ensemble de l'atelier reconstitué.