VOYAGES AVEC MA TANTE
Article
publié dans la Lettre n° 378
du
9 février 2015
VOYAGES AVEC MA TANTE de Graham Greene.
Version scénique Giles Havergal. Adaptation et mise en scène Nicolas
Briançon avec Claude Aufaure, Jean-Paul Bordes, Dominique Daguier,
Pierre-Alain Leleu.
Le jour de l’enterrement de sa mère, Henry Pulling a la surprise
de constater la présence de sa tante qu’il n’a pas revue depuis
des années. Un moment passé ensemble dans un café leur permet de
reprendre le contact perdu. Henry note que le tempérament original
de sa tante, vieille dame au demeurant fort charmante, ne s’est
pas tempéré avec l’âge, bien au contraire. Elle lui confesse quelques
secrets, dont une mésaventure incongrue dans un crématorium, et
d’autres plus intimes, sur le père du vieux garçon et sur sa propre
naissance qui ne laissent pas de le surprendre. Employé de banque
retraité depuis peu, ce célibataire timide qui n’a d’intérêt que
pour la poésie lyrique et la culture des dahlias, voit très vite
sa petite existence étriquée et sans surprise voler en éclat, lors
d’un premier voyage à Brighton. Toute une aventure pour lui si peu
enclin aux escapades. Henry se laisse bientôt entraîner dans le
mythique Orient-Express. Les voyages se succèdent avec leur lot
de rencontres et d’aventures. Les séjours en Italie puis à Istanbul
sont l’occasion de péripéties qui l’obligent à ne plus reconnaître
tante Augusta comme une simple vieille dame excentrique mais bien
comme une aventurière dans tous les sens du terme.
À la suite de moult aventures, Henry finira par poser ses malles
au Brésil, pays où les espérances les plus folles attendent ceux
qui n’ont pas froid aux yeux !
Grand voyageur lui-même, Graham Greene nous emporte vers des pays
dont il connaît bien les caractéristiques tant esthétiques que coutumières.
Nicolas Briançon réalise une adaptation qui colle parfaitement à
l’humour britannique. Sa mise en scène atypique est une mine qu’exploitent
à l’envi les quatre comédiens qui se partagent les rôles dont celui
d’Augusta, parti pris un peu déroutant au début. Ils se coulent
dans la peau d’une foule de personnages hauts en couleur. Les rebondissements
se succèdent à un rythme qui s’essouffle parfois mais s’achèvent
par un dénouement inattendu. Un plaisir simple, « so british »,
à ne pas bouder. La Pépinière Théâtre 2e.
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