UNE CHAINE ANGLAISE

Article publié dans la Lettre n° 237


UNE CHAINE ANGLAISE d’Eugène Labiche. Mise en scène Jean-Paul Tribout avec Catherine Chevallier, Henri Courseaux, Emmanuel Dechartre, Léa Gabriele, Dominique Paquet, Jean-Paul Tribout. Piano: Gilles Baissette.
Lors d’un voyage à Londres, la soeur de Doublemard, veuf et affligé d’une fille, emmène avec elle sa nièce Louise, sous prétexte de la former. Elle la marie, sans autre forme de procès, à Edouard Melvil, jeune et bel officier de la couronne. A leur retour à Paris, Doublemard, furieux de cette initiative, a tôt fait de faire annuler ce mariage, faisant croire à Louise que son mari l’a abandonnée. Dix-huit mois plus tard, il lui fait épouser son ami Charançon qui « n’est plus jeune et ressemble à un jockey anglais » et à qui, bien sûr, il a caché le premier mariage. Le jour des noces, Edouard, parti pour les Indes, réapparaît, à la recherche de sa femme, qui n’a répondu à aucune de ses lettres et pour cause! Louise mariée deux fois et toujours pure, découvrant les mensonges de son père, n’est pas fâchée de récupérer ce premier époux, fringant dans son uniforme, lui-même ravi de retrouver sa femme. Mais Charançon, dûment marié, ne veut pas laisser échapper cette épouse, jeune et bien dotée. Les deux maris n’ont qu’une idée en tête: consommer leur mariage avant le rival.
S’ensuit alors entre Paris, Boulogne-sur-mer et London, une course poursuite où il est question de duel, d’un valet armé et prêt à tirer, de fou qui casse des assiettes, d’un Doublemard adepte des amours ancillaires, de lois du mariage qui diffèrent de chaque côté de la Manche, bref de tous ces rebondissements chers à notre vaudevilliste et qui font tout le sel de ses comédies. Maître incontesté de ce genre, Eugène Labiche a troussé ce vaudeville en 1848. Peu connu, il a été rarement joué. Jean-Paul Tribout a la bonne idée de nous le faire découvrir. Sa mise en scène enjouée est animée par des comédiens rompus à l’interprétation et au chant. Gilles Baissette, au piano, les accompagne et leur donne une réplique sonore et très présente, partenaire essentiel et exécutant d’une musique d’Olivier Holt, qui tout en étant originale, rappelle certains airs que l’on a aimés. Théâtre 14-Jean-Marie Serreau 14e. Jusqu’au 26 février 2005.


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