UN
CHEVAL
Article
publié dans la Lettre n° 259
UN CHEVAL de Jean-Marie Besset. Mise
en scène Gilbert Désveaux avec Camille Japy, Jean-Marie Besset,
Gilbert Désveaux, Michaël Gaspar, Eric Theobald.
François a deux passions dans la vie, sa femme Lucia et les courses.
Il a longtemps musardé côté garçon, puis Lucia s’est imposée dans
sa vie et lui a donné Anita. Il était écrivain, elle était chanteuse.
Elle a quitté ce métier pour un métier plus rémunérateur dans une
maison de disques, afin de faire « bouillir la marmite ». A Vincennes
où il retrouve relations ou copains, les discussions vont bon train,
sur les chevaux bien sûr, mais aussi sur l’argent, l’amour, l’importance
d’un pari et l’expérience de jauger du premier regard les qualités
d’un cheval. François « adore les courses de jeunes chevaux » et
son regard se pose sur l’un d’eux, pourtant mal fait et à la robe
assez vilaine, un tocard, dira Pascal en connaisseur. Cependant,
pour François, ce jeune cheval a toutes les qualités pour devenir
un gagneur, aussi parie-t-il sur lui. Il s’est toqué d’un cheval,
Lucie, elle, s’est toquée d’un manteau hors de prix. Mais si elle
ne teste là que l’amour que lui porte François, pour lui l’animal
devient un pari fou: il doit rapporter l’argent nécessaire à l’achat
du manteau.
De l’adaptation du roman de Christophe Donner « l’Influence de l’argent
sur les histoires d’amour », Jean-Marie Besset en a tiré l’atmosphère
si particulière des champs de courses et de l’argent qu’il draine,
cette fièvre de miser pour gagner à tout prix mais aussi le pouvoir
de l’amour sur un couple. Ce mélange fonctionne bien grâce à des
dialogues pertinents qui finissent par passionner même ceux qui
ignorent tout du monde des champs de courses. Le décor réduit à
sa plus simple expression est animé par des objets, ou accessoires
qui illustrent très bien les différents lieux : tableau de bord
pour une voiture, oreillers pour un lit, écran et jumelles pour
le champ de courses… Si l’on peut être réservé sur le jeu de Jean-Marie
Besset, à chacun son métier, celui des autres comédiens est sans
reproche. On retiendra la finesse d’interprétation de Camille Japy,
l’élégante présence de Gilbert Désveaux, la scène mémorable d' Eric
Théobald en chauffeur de taxi, et surtout, la performance de Michaël
Gaspar, aussi à l’aise en observateur émérite et copain gouailleur,
que sur les talons aiguilles de l’amie du couple ou dans la peau
d’une fillette de huit ans. Théâtre Pépinière Opéra 2e.
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