TRAIN FANTÔME
la comédie flippante
Article
publié dans la Lettre n° 361
du
9 décembre 2013
TRAIN FANTÔME, la comédie flippante,
de Gérald Sibleyras et Éric Métayer. Mise en scène Éric Métayer
avec Éric Métayer, Jean-Philippe Bêche, Andréa Bescond, Dorel Brouzeng
Lacoustille, Christophe Laubion, Yamin Dib.
Train fantôme évoque une attraction chère aux fêtes foraines
qui fait naître en chacun de nous des sentiments confus de peur
et d’hilarité. Galvanisés par le succès des « 39 marches »
(n°304), qui se poursuit encore aujourd’hui, Éric Métayer et
Gérald Sibleyras exploitent avec une égale frénésie des idées encore
plus folles pour créer ce nouveau spectacle à faire frémir. Plus
de lande écossaise, mais un château au XVe siècle, celui du Prince
Dracoul, prince de toutes les Transylvanies et roi de Valachie.
En guerre contre les turcs, il rentre victorieux mais apprend la
mort de Bojka, l’amour de sa vie. Fou de douleur, il en veut à la
terre entière et surtout à Dieu. Son ire est terrible et sa vengeance
éternelle !
Dracoul III, vous l’aurez compris, devient Dracula, monstre buveur
de sang...
Nous voici transportés quatre siècles plus tard dans les brumes
d’un Londres pluvieux. Un notaire « corrompu et malhonnête » envoie
Jonathan, jeune clerc inexpérimenté, faire signer à Dracula l’acte
de vente d’une propriété qu’il souhaite acquérir dans la capitale
anglaise. Nombreuses sont les aventures que va vivre le jeune homme
au cours de son voyage en traineau dans les Carpates, comme lors
de son étape dans une auberge où tout un chacun se protège avec
ail et crucifix. Terrifiants sont les périls qu’il encourt, durant
son séjour au château, de la part d’un hôte aussi imprévisible que
dangereux. Épouvanté, il envoie un appel au secours à sa fiancée
Nina, restée à Londres, qui tente d’analyser les événements avec
son amie Lucy. Mais Dracula traverse les mers pour se rendre dans
la capitale londonienne. L’épopée se poursuit et se termine dans
les sous-sols parisiens où se déroule l’ultime face à face entre
nos héros et le démon assoiffé de sang.
S’il est à peu près possible d’exposer l’argument, la mise en scène
et la scénographie sont inénarrables. Il est d’ailleurs interdit
de dévoiler ce qui se passe sur scène et ailleurs sous peine, sans
aucun doute, d’effroyables poursuites. Il faut de toutes les façons
le voir pour le croire et apprécier pleinement l’imagination débordante
de toute l’équipe. Sachez seulement qu’ils inventent d’autres ressorts
comiques et artifices que dans Les 39 marches, tout en décuplant
leurs effets.
Les comédiens, tous impliqués dans la mise en scène, se prêtent
à maintes folies, ayant recours à des idées plus saugrenues les
unes que les autres. Ils réussissent sans aucun mal à surprendre,
faire rire, ahurir, voire émouvoir un public, scotché dans son fauteuil
et stupéfait par tant d’inventivité.
Jean-Philippe Beche, Andrea Bescond et Christophe Laubion, déjà
présents dans Les 39 marches, sont phénoménaux. Les deux
nouvelles recrues, Yamin Dib et Dorel Brouzeng Lacoustille, n’ont
rien à leur envier. Ce dernier, danseur et acrobate particulièrement
doué, montre quelques échantillons d’un savoir-faire à couper le
souffle. Un spectacle qui ne fait «même pas peur» mais engendre
un enthousiasme communicatif. Théâtre de la Gaîté Montparnasse
14e.
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