
STATIONNEMENT
ALTERNE
Article
publié dans la Lettre n° 247
STATIONNEMENT ALTERNE de Ray Cooney.
Adaptation Stewart Vaughan, Jean-Christophe Barc. Mise en scène
Jean-Luc Moreau avec Eric Metayer, Roland Marchisio, Gérard Caillaud,
Cécile Arnaud, Daniel-Jean Colloredo, Didier Constant, Diana Frank,
Laurent Montagner.
Lorsque l’on s’est installé dans une double vie, on doit éviter
de jouer les héros. C’est ce que Jean Martin, chauffeur de taxi
de son état, apprend à ses dépens dans la nuit du 26 mai 1989 alors
qu’il tente de secourir une brave femme aux prises à une bande de
malfrats qui, à bord d’une pelleteuse, ont la ferme intention de
lui passer sur le corps. Ayant reçu un coup sur la tête dans la
bagarre, Jean, à moitié évanoui, a malheureusement donné deux adresses
à l'accueil des urgences de l’hôpital où il a été admis, celles
où habitent ses deux amours. En effet, si à Montreuil Jean vit avec
Mathilde, à Ivry il vit chez Charlotte. Les deux jeunes femmes,
inquiètes de ne pas voir rentrer leur mari, ont alerté le commissariat.
Les inspecteurs des deux communes s’interrogent: Existe-t-il un
ou deux Jean Martin, taxi parisien, et s’il n’y en a qu’un, pourquoi
a-t-il donné deux adresses? Leurs questions de plus en plus insidieuses
embarquent Jean dans des mensonges qu’il ne parvient plus à justifier.
Gilbert, le voisin du dessus de l’appartement de Montreuil, mis
dans la confidence, tente à son corps défendant de rattraper les
gaffes de son copain, mais en ajoute d'autres ...
Le Vison Voyageur (Lettre 104), Panique au Plazza
(Lettre 110), Espèces menacées (Lettre 140),
Impair et Père (Lettre 194), autant de titres évocateurs
de fous rires mémorables provoqués par la mécanique bien rodée de
ce grand spécialiste du rire qu’est l’irremplaçable Ray Cooney.
Stationnement alterné vient renforcer cette réputation. La
pièce est remarquablement adaptée par Stewart Vaughan et Jean-Christophe
Barc qui jonglent savamment avec les nombreux jeux de mots afin
de les transposer de l’anglais au français. La mise en scène échevelée
de Jean-Luc Moreau exploite à merveille un décor très astucieux,
celui des deux appartements dans lesquelles se débattent les deux
jeunes femmes qui cherchent à comprendre les agissements de plus
en plus incohérents de Jean. Cette comédie insensée est orchestrée
par deux comédiens dont l’interprétation inénarrable déclenche une
cascade ininterrompue de rires. Ils sont accompagnés par des comparses
désopilants. Ensemble, ils nous font vivre deux heures et demie
d’un spectacle délirant à ne pas manquer. Théâtre de la Michodière
2e.
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