LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ

Article publié dans la Lettre n° 365
du 3 mars 2014


LE SONGE D’UNE NUIT D’ÉTÉ de William Shakespeare. Traduction François-Victor Hugo. Mise en scène Muriel Mayette-Holtz avec 21 comédiens dont Martine Chevallier, Michel Vuillermoz, Julie Sicard, Christian Hecq, Stéphane Varupenne, Suliane Brahim, Jérémy Lopez, Adéline d’Hermy, Elliot Jenicot, Laurent Lafitte, Louis Arene, Benjamin Laverhne, Pierre Hancisse, Sébastien Pouderoux.
À Athènes, Thésée s’apprête à célébrer ses noces avec Hippolyta, la reine des Amazones. Tous pourraient se réjouir de cette union si quatre jeunes gens ne voyaient leur destin contrarié. Hermia aime Lysandre mais Thésée, son père, la destine à Démétrius, lui-même aimé d’Héléna. Alors que Hermia s’oppose fortement à ce que son père dispose d’elle, un petit groupe d’artisans, apprentis-comédiens, se retirent dans la forêt afin de répéter la pièce qu’ils vont jouer en l’honneur de Thésée, le soir des noces. La forêt, quant à elle, renvoie l’écho des disputes entre Obéron, roi des fées, et sa femme Titania, au sujet de leurs conquêtes respectives. Hermia et Lysandre décident de s’enfuir afin de vivre leur amour. Ils s’enfoncent dans les bois, suivis par Héléna et Démétrius.
Le soir tombe. Perdus, les amoureux s’allongent pour attendre les premières lueurs du jour pendant que tout à son ire, Obéron, décide de se venger de Titania. Il dépêche Puck le lutin dans la forêt, à la recherche d’une fleur dont le parfum possède de curieux effets. Celui qui le respire endormi, tombe amoureux à son réveil du premier être vivant sur lequel il pose son regard. Prisonniers de la nuit, les jeunes gens et l’un des apprentis-comédiens égaré, s’endorment. Si la nuit peuple la forêt de créatures fantastiques, elle exacerbe aussi les fantasmes et les désirs inassouvis des hommes. Au cours de celle-ci, ils vont vivre, comme Titania, des expériences insolites auxquelles Obéron et Puck ne sont pas étrangers.
La pièce de Shakespeare juxtapose plusieurs situations dans différents lieux, les noces d’Hippolyta et de Thésée, l’éloignement des apprentis-comédiens et la fugue des quatre jeunes gens dans le monde insoupçonné de la forêt. La mise en scène contourne cette complexité en donnant aux comédiens une belle liberté d’action. Les songes ne sont pas toujours pavés de bonnes intentions. Ils sont souvent le reflet des désirs, des angoisses ou des peurs. Entre songe et éveil, la scénographie suggère bien cet état dans lequel tout individu est plongé à son corps défendant. Les costumes sont une formidable source d’invention, tout comme les décors suggérés par des tissus qui forment arbres, rochers, fossés ou terre sous laquelle on peut se faufiler comme une taupe! La troupe envahit scène et orchestre avec un enthousiasme communicatif. Les deux lieux ne font qu’un, emportant dans la magie de l’œuvre le public ébaudi. Comédie Française 1er. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici


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