SHIRLEY
Article
publié dans la Lettre n° 168
SHIRLEY
d'après les « carnets » de Shirley Goldfarb. Adaptation
et mise en scène Caroline Loeb avec Judith Magre.
Ses amis s'appelaient David Hockney, Francis Bacon, Pierre Bergé,
Yves Saint-Laurent. Son terrain d'observation de prédilection, Le
Flore ou Les Deux Magots. Shirley Goldfarb, artiste américaine installée
à Paris dans les années cinquante, promène sa silhouette à Saint
Germain des Prés. En 1971, elle commence à écrire un journal intime.
Elle noircit ses carnets, attablée aux terrasses de ses cafés préférés.
Elle dépeint cette société d'artistes vrais ou faux, de mondains
chic et toc avec un don d'observation plein d'humour et d'une lucidité
sarcastique. Shirley est de tous les dîners, cocktails ou raouts.
Pique-assiette émouvante, en quelques mots percutants, elle décrit
un dîner mondain ou livre un cliché d'Andy Warhol. Elle peint des
tableaux monochromes que seuls quelques amis achètent. Elle souffre
à fleur de «toile » de ne pas être reconnue. Ses carnets
sont un témoignage passionnant du St Germain des Prés des années
70.
Caroline Loeb connaît bien ce monde, élevée dans le sérail de la
peinture. Elle a croisé la hautaine et pathétique Shirley Golfarb.
La découverte de ses carnets fut un choc. Avec beaucoup de tendresse,
elle a fait une excellente adaptation du travail de ce « Saint-Simon
» des vernissages. Sa mise en scène est très simple. Elle
a choisi de laisser libre cours à la force du verbe de Shirley.
Judith Magre interprète cette femme troublante, tournant les pages
du carnet, allumant une cigarette, à la table d'un bistro. Captivante,
elle fait revivre le Saint Germain de l'époque et offre un moment
d'une poignante sobriété. Théâtre La Bruyère 9e (01.48.74.76.99).
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