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              ROI LEAR Article 
              publié dans la Lettre n° 190 
               
 LE 
              ROI LEAR de William Shakespeare. Nouvelle traduction Luc 
              de Goustine. Mise en scène Philippe Adrien avec quatorze comédiens 
              dont Victor Garrivier, Catherine Rétoré, Sylvie Debrun, Natacha 
              Mircovich, Jean-Pol Dubois, Wolfgang Kleinertz, Olivier Constant, 
              Bruno Blairet, Jean-François Vlérick, Mathieu Lagarrigue. Lear règne sur son territoire comme sur ses filles, en autocrate. 
              Cependant, le mariage décidé de sa cadette Cordelia,va fragiliser 
              son pouvoir et ses certitudes. Contre toute attente, il décide de 
              diviser son royaume en trois, mais exige en contre partie l’expression 
              de l’amour total de ses trois filles. Si Goneril et Regane, les 
              deux premières, le rassurent hypocritement sur cet attachement, 
              le discours mesuré de Cordelia déclenche sa fureur. Peut-être avait-il 
              en secret le désir de partager avec elle la part qu’il lui réservait. 
              Quoiqu’il en soit, il bannit sa fille préférée, recueillie par le 
              chevaleresque France, l’un des deux prétendants. Cordelia chassée, 
              il ne lui reste que Goneril et Regane, son royaume partagé en deux 
              et perdu pour lui. Les événements vont précipiter Lear dans un déferlement 
              de défaillances qui le conduiront vers un état qui possède tous 
              les symptômes de la démence.
 « Shakespeare nous conduit au coeur de l’aveuglement humain pour 
              nous désaveugler », analyse Philippe Adrien. Mais si l’oeuvre contient 
              tous les aspects des faiblesses humaines par rapport au pouvoir, 
              elle nous conduit avec lucidité et sagesse vers un dépassement de 
              soi, une certaine spiritualité.
 On sent dans le travail de mise en scène de Philippe Adrien l’aboutissement 
              d’un labeur collectif où tout est tendu vers un seul but: la clarté. 
              La limpidité de la traduction, l’homogénéité des décors, des costumes, 
              des lumières et de la musique, le rythme soutenu des scènes, la 
              formidable interprétation des comédiens embarquent le public dans 
              un spectacle de grande qualité, quatre heures qui passent comme 
              le vent. Théâtre de la Tempête Cartoucherie 12e (01.43.28.36.36).
 
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