RIRE FRAGILE

Article publié dans la Lettre n° 233


RIRE FRAGILE de et par Philippe Avron.
Comme la plume au vent, le rire est léger. Philippe Avron continue son exploration philosophique et poétique de la langue française. Le rire est fragile, tout en délicatesse. Il n’est jamais méchant, ne cédant jamais à la facilité. Jongleur des mots et des sentiments, il est magicien. Celui qui avait invoqué «le fantôme de Shakespeare», invite l’inénarrable professeur de philosophie. Le rire, tel un oiseau de paradis, peut s’échapper. Faut-il dompter le rire? Mais il n’y a pas un rire, mais des rires: rire sous cape, rire jaune, rire en vrille. Notre maître es-rire nous entraîne dans une promenade en ville. Cette ville est un petit village où chacun se connaît, s’inquiète des absences. Le quotidien donne bien souvent des occasions de rire, encore faut-il savoir regarder. Dans la rue qui monte et qui descend, il y a le photographe poète, la marchande de journaux qui fait office de tourisme et la boucherie-opéra bouffe. Notre humoriste pose sa loupe sur cette société qui se parle et se sourit. Ah, quelle belle humanité! Rien de surprenant à retrouver notre professeur kantien entouré de ses élèves. La belle Aurélia Zingaro a rejoint l’écurie de Bartabas. Bartabas, le centaure, le «Dalaï Lama des équidés» surgit sur scène, avec son cheval préféré. Philippe Avron devient Bartabas, le chapeau noir enfoncé sur les yeux, la main imagine les rênes, les pieds marquent le galop, le centaure est sur scène. Un moment magique. Le rire est ici salvateur, rêveur et curatif. Apprendre à faire son miel des rencontres que l’on fait. Le rire, quel beau souvenir que d’entendre les échos des voix des amis Raymond Devos, Vilar, Gérard Philipe. Le rire fragile balaie la morosité et frappe au coeur de l’intelligence. Théâtre Le Ranelagh 16e.


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