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            RING
             
            Article 
              publié dans la Lettre n° 358 
              du 
              7 octobre 2013 
             
            RING de Léonore Confino. Mise en scène 
              Catherine Schaub avec Audrey Dana et Samir Bouajila.  
              L’homme et la femme sont-ils vraiment faits pour cohabiter simplement 
              ? A-t-on laissé à Adam et Eve un autre choix que celui de vivre 
              côte à côte…? Eve, pour meubler l’ennui qui la taraude, s’interroge 
              avec angoisse sur les générations de progressifs dégénérés qu’ils 
              vont produire, sur un avenir de vies partagées. Mais il y a la passion 
              des corps qui s’entre-dévorent en laissant croire à l’amour, il 
              y a cet apaisement qui lui succède, il y a la sérénité qui s’installe 
              parfois dans le quotidien, les mots d’amour entre tendresse et cynisme, 
              l’hypocrisie à peine feinte des sentiments entrouverts. Avant la 
              prochaine avalanche des certitudes, la guerre sournoise des jalousies, 
              les rêves de midinette qui sauvent de l’anéantissement du couple, 
              du grand vide de soi. De toute éternité, la vie palpite de partout 
              dans l’embrasement des corps, l’amour est affaire de peaux qui se 
              cherchent, se touchent, s’électrisent. Tous les Adam et Eve du monde, 
              les Camille, déclinés au masculin et au féminin, ne changeront rien 
              à la vague qui sourd, se lève et les submerge.  
              Magnifiques complices, Audrey Dana et Samir Bouajila s’enlacent, 
              s’aiment, se fuient, dansent sur les dix-huit facettes de la même 
              cadence, entre blancheur et obscurité, entre drame et scintillement. 
              Le décor, très dépouillé, laisse libre cours aux corps, aux rythmes, 
              comme un flot en perpétuel recommencement. Même le lit, en forme 
              de vague, suggère la houle des désirs, des impatiences, des incompatibilités, 
              des désarrois insomniaques. 
              Je t’aime, tu me désires, je te fuis, tu t’en vas. Comme le ciel, 
              même constellé, est irrémédiablement vide sans toi… Théâtre du 
              Petit Saint-Martin 10e. A.D. 
             
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