REPRÉSAILLES

Article publié dans la Lettre n° 388
du 16 novembre 2015

REPRÉSAILLES de Éric Assous. Mise en scène Anne Bourgeois avec Marie-Anne Chazel, Michel Sardou, Laurent Spielvogel, Caroline Bal, Emma Gamet, Térésa Ovidio, Valérie Vogt, Michaël Rozen.
Le jour du mariage de sa fille Mélissa, Rosalie repère en pleine réception la présence d’une femme un peu trop voyante pour être honnête. Après une brève enquête, elle se rend à l’évidence : Francis la trompe. Le soir même, elle le somme de rompre immédiatement avec cette « blondasse » dont il a eu le culot d’imposer la présence. Francis s’exécute mais cette rupture ne se fait pas sans dommages collatéraux : Rosalie découvre que Francis a une deuxième maîtresse. Elle fait sa valise, quitte le domicile conjugal et prend rendez-vous chez son avocat. Francis qui aime sa femme malgré ses infidélités, tente de la reconquérir mais s’organise pour ne pas se laisser plumer, au cas où... Encore amoureuse, Rosalie se laisse fléchir mais une troisième maîtresse fait subitement son apparition. Scandalisée, l’épouse vengeresse répond par une riposte de taille, une liaison qu’elle aurait entretenue avec un certain Julien (inénarrable Laurent Spielvogel). De son côté, Mélissa (Emma Gamet, craquante), découvre que la vie conjugale réserve des surprises inattendues et qu’un mari, loin d’être idéal, peut même se révéler très décevant.
La présence de huit comédiens sur scène, deux décors : une suite dans une abbaye transformée en hôtel luxueux, un appartement aux étagères décorées de sculptures branchées et un Soulage plus vrai que nature accroché au mur, cette débauche de moyens sert diablement bien la mise en scène qui exploite efficacement les deux espaces. Éric Assous décline toutes les catastrophes qui peuvent tomber sur un couple comme la culbute d’une composition de dominos : le premier mensonge entraîne la chute des autres. Cette avalanche d’événements est curieusement reçue par un public qui réagit verbalement selon les réactions des protagonistes! Les comédiens, peut-être galvanisés par cette immixtion peu commune, jouent leurs rôles avec jubilation. Michel Sardou, toujours aussi taciturne, est réjouissant en mari bougon, lâche, menteur et radin. Marie-Anne Chazel interprète une Rosalie très séduisante. Fine mouche, elle mène la danse jusqu’à un dénouement inattendu. Théâtre de la Michodière 2e.

Retour à l'index des pièces de théâtre

Nota: pour revenir à « Spectacles Sélection » utiliser la flèche « retour » de votre navigateur