QUEL
CINEMA !
Article
publié dans la Lettre n° 216
QUEL CINEMA! de Francis Joffo. Mise
en scène Francis Joffo et Eric Henon avec Patrick Préjean, Maurice
Risch, Jessica Borio, Alexandre Guilbaud, Isabelle Le Cann.
La réussite de certaines comédies réside parfois à compliquer le
plus possible ce qui pourrait être simple. C’est donc un vrai
cinéma que fait Francis Joffo pour distraire son fidèle public
avec une histoire qu’il a rendue inénarrable. Tenter d’en raconter
ne serait-ce que l’argument pose déjà quelques problèmes, voyez
plutôt:
Sylvie, une jeune comédienne désire récupérer un rôle promis par
Roland, son auteur de père, mais dont elle a été évincée pour des
raisons inavouables par Jacques le metteur en scène et meilleur
ami de Roland.
Jacques, comme tous les meilleurs amis, est très sympathique mais
il a la désagréable habitude de convoiter tout ce qui porte jupon.
Il est marié à une femme qui ne lui laisserait que sa chemise, et
encore, s’ils divorçaient.
Roland, séparé de la mère de Sylvie pour faute impardonnable, aimerait
renouer. Mais il a pour maîtresse Nadia, une sorte de dragon jaloux,
donc dévastateur à la moindre contrariété, dont il aimerait tellement
se débarrasser qu’il a promis 3000 euros à qui l’y aiderait.
Gérard, amant de Sylvie, a besoin d’argent comme tous les intermittents
du spectacle, mais a une idée aussi imparable que géniale pour gagner
les 3000 euros en question. Quand tout ce petit monde se retrouve
dans le studio de Roland, pris en otage par la machination de Gérard
aidé de Sylvie, cela fait des étincelles et cela vaut la peine d’y
assister!
Le seul en tout cas qui puisse se risquer à mettre en scène pareil
imbroglio, c’est l’auteur qui ne s’en prive pas, avec l’aide d’Eric
Henon. Les répliques pétillent de malice, les jeux de scène suivent
à la vitesse de l’éclair, à la grande joie d’un public hilare, témoin
ravi de la noria de mensonges qui engendrent un nombre incalculable
de conséquences imprévues mais toujours exploitables pour le redoutable
Gérard. Le travail est loin d’être simple pour les comédiens. Ils
s’en tirent tous très bien. Patrick Préjean, rodé depuis longtemps
à ce genre d’exercice, est excellent, tout comme Maurice Risch,
le benêt de l’affaire. Jessica Borio, Sylvie très convaincante,
donne la réplique à Alexandre Guilbaud, phénoménal dans le rôle
de Gérard. Théâtre du Palais-Royal 1er.
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