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 PHOTOS 
              DE FAMILLE Article 
              publié dans la Lettre n° 214 
               
 PHOTOS DE FAMILLE de Jean-Pierre Dopagne. 
              Mise en scène Régis Santon avec Marie-France Santon. Flanquée de sa grosse valise toilée, elle est toute étonnée de se 
              retrouver en partance. Son but: aller voir sa fille Vivianne aux 
              USA. Ce voyage, mille fois elle l’a remis, trouvant toujours de 
              bonnes excuses. Et puis, un jour, elle a mis la clef sous le paillasson, 
              fait un bisou sur la truffe de ses patients canins préférés et bon 
              voyage. Notre vétérinaire buissonnière veut savoir. C’est capital. 
              A quel moment a-t-elle failli? Etait-elle une mauvaise mère? Pourquoi 
              n’a-t-elle pas vu que Guillaume, son Guillaume, allait mal. Ils 
              s’entendaient si bien tous les deux. Elle le défendait devant certain 
              professeur obtus. Elle savait que Guillaume avait du talent. Pas 
              pour l’école soit, mais pour les technologies modernes, un as. Et 
              puis, un jour, ce fut le drame irrémédiable. Alors elle parle sans 
              retenue avec humour, tendresse, honnêteté de sa vie, de ceux qu’elle 
              aime et des autres. Sa valise lui sert de banc, d’estrade, et les 
              gens l’écoutent, car elle attire la sympathie et parle aux oreilles 
              du coeur.
 Jean-Pierre Dopagne a le secret d’écrire des pièces qui touchent 
              le coeur et tiraillent les consciences. Le vieil homme rangé 
              traitait avec beaucoup de pudeur des relations père-fille et 
              du poids de la vieillesse. Prof, magistralement interprété 
              par Jean Piat, est un constat sans concessions sur le monde éducatif 
              et la rupture des valeurs élémentaires. Photos de famille 
              est une ode à l’amour maternel qui déferle sur nous ses flots de 
              sentiments pudiques mêlés de drôlerie. Marie-France Santon est tombée 
              en amour de ce texte. Elle le défend, l’anime avec talent, humour 
              et attachement. Cette formidable comédienne qui excelle dans des 
              rôles de composition, joue cette femme sans fard avec une générosité 
              et une simplicité qui confinent au brio. Nous l’écoutons comme une 
              amie qui se confie et nous émeut car en chacun de nous il y a un 
              petit Guillaume qui sommeille. Théâtre du Renard 4e (01.42.70.46.50) 
              jusqu’au 7 juin 2003.
 
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