OCCUPE-TOI D'AMELIE

Article publié dans la Lettre n° 249


OCCUPE-TOI D’AMELIE de Georges Feydeau. Mise en scène Jean-Louis Martin-Barbaz avec 23 comédiens dont Gwendal Anglade, Clément Aubert, Emilie Cazenave, Noémie Coquart, Jean-Christophe Laurier, Patrick Simon, Bonnafet Tarbouriech, Hervé Van der Meulen.
Amélie, autrefois domestique chez une comtesse, est devenue cocotte. Marcel Cambon, son amant en titre, veille au grain sans pour autant l’épouser. Il fait partie de ces jeunes gens débauchés qui ne voient chez la femme qu’un instrument de plaisir qu’ils méprisent ensuite de leur avoir cédé. Etienne, son meilleur ami, a pour maîtresse une comtesse, qui n’est autre que l’ancienne patronne d’Amélie. Fêtard et dépensier, ses parents prévoyants ont confié son héritage à son parrain engagé à ne le lui remettre qu'en cas de mariage. Criblé de dettes, Etienne ne voit d’autre solution que de lui faire croire qu’il se marie. Il joint à son courrier la première photo qui lui tombe sous la main, celle d’Amélie. Alors que celle-ci tente de repousser les avances d’un prince oriental, Etienne, dont le parrain arrive sans crier gare, survient chez elle. Affolé, il lui avoue son mensonge et la prie de donner le change quelques jours en se faisant passer pour sa fiancée. Marcel refuse tout d’abord de «prêter» sa maîtresse mais il doit s’absenter. Il la confie alors à son meilleur ami en lui disant: «Occupe-toi d’Amélie»…
Occupe-toi d’Amélie est l’un des meilleurs vaudevilles de Georges Feydeau, l’un de ceux où tout s’agence parfaitement, l’intrigue, les situations et leurs conséquences. A cette époque, un auteur, un metteur en scène et un directeur de théâtre ne lésinaient ni sur le nombre des comédiens, des décors ou des costumes. Autour des protagonistes gravitent de nombreux personnages qui alimentent les péripéties délirantes de cette comédie de moeurs, représentative de son théâtre et du contexte de la Belle Epoque, où l’auteur s’amusait à égratigner une société avide de plaisirs. Mais son génie ne consistait pas seulement à imaginer des situations épiques. Ses personnages étaient tous soigneusement brossés, à charge pour les comédiens d’exploiter leur bizarrerie le plus drôlement possible. Mettre en scène et diriger une comédie aussi débridée s’avèrent périlleux. Jean-Louis Martin-Barbaz tente l’exercice. Au premier acte, sa mise en scène flotte un peu mais elle se règle au fur et à mesure des scènes. Le professionnalisme des comédiens fait alors merveille, tous entraînés dans des rebondissements inénarrables jusqu’à une fin cocasse dont seul Feydeau avait le secret. Théâtre Silvia Monfort 15e (01.56.08.33.88) jusqu’au 15 janvier.


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