OCCUPE-TOI D’AMÉLIE
Article
publié dans la Lettre n° 361
du
9 décembre 2013
OCCUPE-TOI D’AMÉLIE de Georges Feydeau.
Mise en scène Henri Lazarini avec Bernard Menez, Frédérique Lazarini,
Cédric Colas, Stéphane Douret, Marc-Henri Lamande, Elisa Menez,
Kevin Dargaud, Michel Baladi, Pierre-Thomas Jourdan, Lydia Nicaud,
Dadra Emond, Melody Cremel, Thomas Ganidel, Mathieu Wilhem.
Monsieur Courbois, homme prévoyant, a confié les intérêts de son
fils Marcel à son ami Van Putzeboum, parrain de celui-ci, avec comme
seule condition, de ne lui remettre son héritage que le jour de
ses noces. Honnête et avisé, Van Putzeboum a fait fructifier les
biens de son neveu et n’attend pour les lui transmettre que la publication
des bans. Ne recevant que le minimum pour vivre décemment, Marcel
ronge son frein et finit par décider de s’inventer un mariage pour
récupérer l’argent. Il écrit à son oncle qu’il convole en justes
noces avec une certaine Amélie d’Avranches. La jeune femme n’est
autre qu’Amélie Pochard, une ancienne bonne, devenue cocotte, qui
partage sa vie, tambour battant, entre un père, un petit frère et
son amant, meilleur ami de Marcel. Etienne, très amoureux d’Amélie,
doit partir pour Rouen faire ses 28 jours. Inquiet à l’idée de laisser
sa jeune maîtresse à la merci des tentations, il la confie à Marcel
: « Occupe-toi d’Amélie », insiste-t-il. Marcel, trop occupé par
son mensonge et ayant depuis peu une liaison avec une femme mariée,
se fait tirer l’oreille mais finit par accepter. Il apprend alors
l’arrivée à Paris de son oncle, trop heureux de l’annonce du mariage
pour différer le moment de faire enfin la connaissance de la « jeune
promise » ! Marcel pris à son propre piège presse donc Etienne et
Amélie de se prêter à un stratagème: Puisqu’il doit s’occuper d’Amélie,
pourquoi ne pas la présenter à l’oncle comme sa fiancée ?
Les événements commencent à lui échapper quand, après une nuit folle
dans les cabarets parisiens en compagnie de la jeune femme, ils
se retrouvent au petit matin dans le même lit. L’oncle qui devait
s’embarquer pour l’Amérique, fait irruption à son domicile, ayant
subitement décidé de différer son départ pour assister au mariage.
Un maharaja de passage à Paris, séduit par les charmes d’Amélie,
force lui aussi sa porte...
Cette comédie de Georges Feydeau est, comme toutes ses pièces, réglée
comme une montre suisse. Le grand nombre de personnages multiplie
d’autant les péripéties. Il aborde sur le ton du vaudeville bien
des thèmes de société dont le statut social ou celui, plus délicat,
de la prostitution.
Henri Lazarini ajoute son grain de folie personnel et n’hésite pas
à mettre quelques répliques au goût du jour. Les comédiens galvanisés
par le rythme et les multiples rebondissements se surpassent. Cédric
Colas, en particulier, lorsqu’il tente de ramener, de l’année à
la journée, le coût du loyer de son appartement. Un exercice hautement
périlleux qu’il exécute à la manière de Christian Hecq, une référence
en la matière ! Théâtre 14 Jean-Marie Serreau 14e. Jusqu’au
31 décembre.
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