NOVECENTO

Article publié dans la Lettre n° 177

NOVECENTO d’Alessandro Baricco. Traduction Françoise Brun. Mise en scène Franck Cassenti avec Jean-François Balmer, William Sabatier, Jean-Pierre Thirault.
Pour certains peut-être, Jean-François Balmer reste attaché au personnage de Louix XVI qu’il avait joué dans La Révolution Française, film de Robert Enrico. Cet acteur, capable d’incarner le monarque avec une telle intensité et une telle sobriété ne pouvait être qu’un comédien rare. Depuis, il eut maintes fois l’occasion de prouver son talent. Le voici aujourd’hui sur scène, face à une ouvre romanesque, écrite par le jeune auteur italien Alessandro Baricco et que Giuseppe Tornatore porta à l’écran sous le titre La Légende du pianiste sur l’Océan (Lettre 167).
Dans un décor minimaliste, inspiré par la musique, c’est plus qu’un simple conteur qui fait face au public sous le charme. Tour à tour gouailleur, sentimental, spirituel ou dramatique, Jean-François Balmer incarne ce trompettiste qui travailla de longues années sur Le Virginia, paquebot qui ralliait l’Europe à l’Amérique, aux côtés d’un étrange pianiste, Novecento. Celui-ci avait été trouvé par un homme des machines, nouveau-né abandonné dans un carton sur le piano de la salle de bal. Il l’adopta, lui donna un nom et l’éleva huit ans jusqu’à sa mort. L’enfant découvrit alors en lui-même des dons insoupçonnés pour le piano. Son avenir était tracé. Sans jamais mettre pied à terre, il vivra sur le paquebot, au piano dans la salle de bal, traversée après traversée. L’adaptation pour la scène de ce petit roman d’une centaine de pages est excellente. Elle mêle tous les genres mais c’est l’émotion qui l’emporte. L’enchantement dure jusqu’à la dernière note et jusqu’au dernier mot. Jean-François Balmer mène le bal avec une formidable présence et un infini talent. La Pépinière-Opéra 2e (01.42.61.44.16).

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