LE NOUVEAU TESTAMENT
Article
publié dans la Lettre n° 314
LE NOUVEAU TESTAMENT de Sacha Guitry.
Mise en scène Isabelle Rattier assistée de Jérôme Foucher avec Olivier
Lejeune, Corinne Le Poulain, Jacqueline Bœuf, Jacques Pater, Benjamin
Breniere, Julie Cavanna, Wilfred Benaïche.
Théophile ou André, c’est selon, s’affaire dans la pièce principale
(très joli décor style art déco de Stéphanie Jarre). Il est heureux,
il sent qu’il va s’attacher à monsieur et à madame. C’est du
moins ce qu’il assure au docteur Jean Marcelin de retour de ses
consultations. Celui-ci est affligé de quelques soucis. S’il vient
d' engager Théophile, il lui faut aussi remplacer mademoiselle Morot,
son assistante. Il est sur le point d’embaucher Juliette Lecourtois,
au grand dam de Lucie, sa femme depuis 20 ans. La jeune fille a
en effet quelque chose de rédhibitoire : elle est jeune, cultivée
et de surcroît jolie. Jean est également très contrarié : il vient
de surprendre Lucie avec Fernand Worms, le fils de leurs meilleurs
amis qu’ils reçoivent justement à dîner le soir même. Il ne lui
en souffle mot mais lui tient quelques propos amers sur l’érosion
de la vie de couple qui ne laissent pas de la surprendre. Déçu par
la trahison de son épouse, il décide d’apporter quelques changements
à son testament qu’il rédige dans l’atmosphère plus paisible du
Cercle, puis le range dans la poche de sa veste qu’il oublie chez
son tailleur. Celui-ci la fait rapporter à son domicile où, préoccupés
par son retard inexpliqué, l’attendent Lucie, les Worms et leur
fils. Une veste dont le propriétaire ne réapparaît pas c’est inquiétant,
surtout lorsqu’on y trouve un testament en fouillant les poches.
Les propos désabusés qu’il avait tenus à Lucie quelques heures plus
tôt leur fait craindre le pire. Ils décident d’ouvrir le testament
et sont tellement surpris par son contenu qu’ils le referment précipitamment,
comme si de rien était, prolongeant ainsi l’hypocrisie face à Jean
qui, finalement de retour chez lui, se met en quête du précieux
document. Découvrant le pot aux roses le lendemain, il se livre
alors à une petite comédie qui se révèle aussi explicative que réaliste
sur les trahisons du mariage et de l'amitié.
Thèmes de prédilection de la plupart de ses oeuvres, le mariage
et l’infidélité sont particulièrement mis à mal dans celle-ci, l’auteur
donnant de la vie de couple une vision très critique en adoptant
un ton résolument moderne. La mise en scène très classique et la
suppression d'un personnage ne facilitent pas la tâche d’Olivier
Lejeune qui porte la pièce à bout de bras. Il excelle dans le rôle
de Marcelin, secondé par des comédiens au talent inégal, mais les
dialogues percutants du maître enchantent une fois de plus. Comédie
des Champs-Élysées 8e.
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