LES MONOLOGUES DU VAGIN

Article publié dans la Lettre n° 174

LES MONOLOGUES DU VAGIN de Eve Ensler. Mise en scène Tilly avec Fanny Cottençon.
Le titre est de prime abord provoquant. Mais où est la provocation? il n'y a rien de vulgaire dans le mot monologue et vagin n'est pas un gros mot. Le premier monologue de Eve Ensler est une apostrophe au public: « quand de plus en plus de femmes diront le mot, le dire ne sera plus un problème ». L'auteur a voulu rompre le silence. Le silence des femmes martyrisées, outragées, violées. Le silence de ces femmes mutilées au nom d'une tradition inique. Le silence des femmes rudoyées dans leur vie de couple. Le spectacle est le résultat de plus de deux cents entretiens avec des femmes de tout âge, de toute race, de toute classe sociale. Les monologues sont des plaidoyers pour la reconnaissance du sexe des femmes.
Fanny Cottençon interprète les monologues avec une belle autorité. Détendue, sereine, elle est l'incarnation de la femme épanouie. Pour chaque texte, elle se transforme en vieille dame, en petite fille... Mutine, complexée, étonnée ou vengeresse, elle est toutes les femmes, plus une. Le spectacle n'est ni sexiste, ni graveleux, encore moins un ersatz d'une idéologie soixante-huitarde démodée. Il dit les choses de la vie, simplement. Les Monologues ont créé l'événement à New-York, puis à Londres. Fanny Cottençon a créé cette version à Bruxelles et remporte un triomphe au Théâtre Fontaine. Séduisante, attentive, elle apporte une vérité sans fard. Petit Théâtre de Paris 9e (01.42.80.01.81).

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