MARIAGE
(EN) BLANC
Article
publié dans la Lettre n° 228
MARIAGE (EN) BLANC de Roberto Cavosi.
Adaptation Pierre Santini et Michel Depigny. Mise en scène Pierre
Santini avec Pierre Santini, Liana Fulga, Marc Duret, Loïc Houdré,
Larissa Cholomova.
A Prato, une banlieue industrielle de Florence, l’appartement vieillot
de Filippo Fanti donne sur les voies de chemins de fer. Veuf depuis
de nombreuses années, miné par la solitude, il aspire à refaire
sa vie avec Arevik, une arménienne beaucoup plus jeune que lui.
Arrivée depuis peu en Italie, celle-ci cherche à acquérir la nationalité
de ce pays d’accueil. Luca et Marco, les deux fils de Filippo, âgés
d’une vingtaine d’années, considèrent cette union d’un très mauvais
oeil. Pour l’aîné, Averik cherche à se faire épouser dans le seul
but de devenir italienne. Pour le plus jeune, le souvenir encore
vivace de sa mère et de sa mort tragique ne lui permet pas de considérer
la jeune femme autrement que comme une intruse. Le mariage a lieu,
mais après les premiers moments de bonheur, le couple se trouve
confronté à la réalité de sa différence. Arevik possède une culture
et une éducation très distinctes de celles de Filippo et traîne
un passé douloureux. Filippo, maréchal des carabiniers misogyne
et arriéré, n’a pas fait le deuil de sa première épouse, ni reconsidéré
ses actes afin de ne pas retomber dans les mêmes erreurs. Les dissensions,
plus ou moins attisées par les deux fils, vont se multiplier et
creuser un fossé qui va menacer la pérennité de cette union.
Né en 1959, Roberto Cavosi ne compte plus les récompenses pour ses
oeuvres théâtrales. Mariage (en) blanc est le fruit d’une
réflexion personnelle à la suite d’un voyage en Arménie. A travers
la situation familiale de cinq personnages, il soulève les nombreux
thèmes auxquels l’Europe d’aujourd’hui se trouve confrontée. L’émigration,
l’intégration et ses difficultés, les disparités de culture et la
xénophobie, le mariage blanc, le deuil, le veuvage et la solitude,
la guerre et le patriotisme. Grâce à une adaptation intelligente
et à une mise en scène dynamique, Pierre Santini met en valeur avec
un remarquable talent l’intérêt de tous ces thèmes, et campe de
surcroît un magnifique Filippo Fanti, entouré par des comédiens
époustouflants et très authentiques. Leurs rapports de force, leur
souffrance et leur passion suscitent beaucoup d’émotion et invite
à une profonde réflexion sur notre siècle. Théâtre de l’Oeuvre
9e.
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