MADEMOISELLE
ELSE
(mise en scène de Benjamin
Korn)
Article
publié dans la Lettre n° 55
MADEMOISELLE ELSE de Arthur Schnitzler.
Mise en scène Benjamin Korn avec Emmanuel Valentin.
A quoi rêvent les jeunes filles? A des choses pas toujours simples
si l'on en croit Mademoiselle Else en vacances dans un grand hôtel
des Alpes italiennes en compagnie de sa tante et de son cousin.
Un intermède de luxe pour cette jeune fille de dix neuf ans dont
le père jongle depuis toujours avec la ruine. Au milieu des parties
de tennis, des excursions en montagne, des dîners raffinés, une
lettre de sa mère la rappelle aux tristes réalités de la vie. Son
père doit trouver 30.000 florins dans les deux jours sous peine
d'être emprisonné. Monsieur Dorsday, une relation de la famille,
est justement à l'hôtel et prêterait sans doute la somme si Else
l'en priait. Elle hésite. Un télégramme pressant remonte la somme
à 50.000 florins. Quant au vieux monsieur, il serait plus compréhensif
si Else, complaisante, se déshabillait...
Entre ce chantage et la prière insistante de sa famille, surexcitée,
agressive, tourmentée ou désespérée, elle exprime par un long monologue,
où la réalité se confond avec les fantasmes, le cheminement de sa
pensée depuis ses rêves de jeune fille, sa sensualité jusqu'à son
dégoût de la vie et son désir de suicide. Fort intéressant, ce texte
de Schnitzer est difficile à dire. Une mise en scène sans surprise
demande à Dominique Valentin de le réciter ou de le lire. Le dire
avec moins de précipitation éviterait de buter sur certains mots
et attacherait davantage l'attention d'un public assailli par ce
déchaînement verbal. Théâtre de l'Athénée 9e, jusqu'au 22
février 1992.
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