JE T’AIME, TU ES PARFAIT… CHANGE !!!

Article publié dans la Lettre n° 346
du 19 novembre 2012


JE T’AIME, TU ES PARFAIT… CHANGE !!! de Joe di Pietro et Jimmy Roberts. Mise en scène Tadrina Hocking et David Alexis avec Ariane Pirie, Emmanuelle Rivière, David Alexis, Arnaud Denissel et Daniel Glet (piano).
Y a-t-il thème plus traditionnel que la relation entre l’Homme et la Femme ? Dès l’enfance, je te repère et tente de t’attirer à moi, tu me vois et me séduis, je te quitte et nous nous retrouvons... Qui pourrait prétendre échapper à ce jeu vital, doux et cruel, douloureux ou amusé, dont nul ne se lasse ou se déprend, à tous âges ?
Ah, qu’elles sont gauches et empotées, maladroites et bafouilleuses, les amours des faux paradis de l’enfance ! Mais, à bien y regarder, sont-ils convaincants, quelques années plus tard, les rendez-vous « speed dating » des jeunes survoltés qui, à vouloir brûler les étapes, font l’économie de la chair dérangeante de l’amour même? Les couples se nouent et se quittent, célibataires en manque d’attache ou « casés » en asphyxie domestique. Tous, sans exception au cours de la vie, oscillent entre frustration passagère et instable satiété. Jusqu’au soir de la vie, dans ces moments de nostalgie et de solitude, où sans être apaisé, pas encore non, on peut unir les complicités infirmes…une ultime fois.
Comment alors redonner souffle à un sujet banalement intemporel, voire éculé ? C’est à cette comédie musicale issue de Broadway que s’emploient, avec une indéniable réussite, les cinq maîtres d’œuvre en scène. Daniel Glet, au piano, est proprement éblouissant en chef d’orchestre d’une virtuosité pleine d’humour et, ne résistant pas à ses injonctions étonnantes et décalées, les quatre acteurs-danseurs-chanteurs mènent l’irrésistible sarabande de la vie amoureuse. Aussi différents et pourtant si semblables dans les situations que chacun, dans le public, a vécues, vit ou vivra. Toujours par couples interchangeables, souples et convaincants, ils revêtent les brefs attributs de leur posture de l’instant, dans une chorégraphie très précise des corps et des coffres. A aucun moment, la mise en scène, vive et rythmée, ne s’appesantit ni ne force inutilement le trait ou la caricature. Et l’émotion comme le rire parsèment cette universelle comédie des amours humaines. Une vraie leçon de lucidité souriante. Vingtième Théâtre 20e. A.D.


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