L'INSPECTEUR WHAFF
(et « Rapport sur moi »)

Article publié dans la Lettre n° 296

L’INSPECTEUR WHAFF de Tom Stoppard. Texte français et mise en scène Jean-Luc Revol avec Anne Bouvier, Pierre Deladonchamps, Jacques Fontanel, Viviane Marcenaro, Valérie Moureaux, Jean-Luc Revol, Eric Theobald, Elrik Thomas.
Depuis la baignoire, sur le côté de la scène, un critique s’installe, bientôt rejoint par un deuxième. L’un remplace comme d’habitude un confrère, un certain Ferson, éternellement absent. Il se demande d’ailleurs où il a bien pu passer. L’autre a des problèmes avec sa femme Cerise, qu’il trompe assidûment. En ce moment, il aimerait donner un petit coup de pousse à sa dernière conquête qui joue dans la pièce d’un certain Sam Droppot La mystérieuse affaire du manoir de Muldoon. Celle-ci est « un divertissement familial de première classe » commente le journaliste à son confrère, une pièce policière : « Voyez-vous, c’est commencé », lui signale-t-il, le doigt pointé en direction de la scène et d’un sofa sous lequel on aperçoit la tête et les épaules d’un mort. Le meuble est un élément du décor d’une pièce à vivre très british. Intérieur classe avec trophées de chasse et porte-fenêtre vitrée donnant sur le parc d’un manoir perdu dans la lande et environné d’un brouillard qui s’épaissit. Sam Droppot semble être un émule d’Agatha Christie. Que fait ce cadavre sous le sofa? C’est la question que vont se poser Lady Cynthia Muldoon, la baronne et maîtresse des lieux dont le mari a disparu dix ans plus tôt, le major Magnus Muldoon, son beau-frère qui revient du Canada, Félicité Cunningham, femme fatale et amie de Cynthia, Simon Thibaudis, un jeune homme qui a tort d’être venu leur rendre visite et la femme de ménage, Madame Demenage comme son nom l’indique, très stylé surtout lorsqu’elle sert le thé. C’est aussi la question à laquelle va tenter de répondre l’inspecteur Whaff (prononcez « ouaf » bien sûr), fin limier, dont la présence sur place est annoncée par la radio qui a aussi signalé dans la foulée la fuite d’un aliéné bien évidemment repéré dans les parages ! la tempête se met de la partie et les fils du téléphone sont coupés. Les deux journalistes assistent aux événements un peu interloqués et commentent de temps en temps les péripéties, puis l’un d’eux, n’y tenant plus, se retrouve sur scène pendant que l’autre reconnaît en la personne du cadavre une de ses connaissances! C’est bien Agatha Christie chez les Monty Python! Tom Stoppard a écrit là une comédie complètement loufoque, remarquablement adaptée et mise en scène par Jean-Luc Revol qui joue le rôle du major Muldoon et dont l’imagination débordante est suivie à la lettre par des comédiens survoltés. Théâtre Tristan Bernard 8e (01.45.22.08.40).

Anne Bouvier qui interprète le rôle de Félicité Cunningham a mis en scène le spectacle qui précède: RAPPORT SUR MOI de Grégoire Bouillier, petit chef d’œuvre de tendresse et d’humour dit par Mickaël Chirinian, émouvant narrateur des péripéties, le plus souvent dramatiques, qui ont jalonné sa vie. Théâtre Tristan Bernard 8e (01.45.22.08.40).

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