IL ÉTAIT UNE FOIS COMPLÈTEMENT À L’OUEST
Article
publié dans la Lettre n° 378
du
9 février 2015
IL ÉTAIT UNE FOIS COMPLÈTEMENT À L’OUEST.
Livret Antony Puiraveaud. Mise en scène et scénographie Alma de
Villalobos et Nicolas Kern avec les acteurs-chanteurs-danseurs de
la Compagnie des Caramels Fous.
Quelques bons, beaucoup de brutes et un vrai truand… Un meurtre
en ombres chinoises et son croque-mort, un saloon couleur nature
avec sa squaw, ses habitués machos de base, son bandit solitaire
et chapardeur. La patronne de ce bordel mène les danseuses, entre
rudesse et tendresse, aux rythmes endiablés de leurs gambettes rehaussées
de plumes. Les unes pleurent les amours impossibles, les autres
rêvent d’ailleurs, le vacher se la jouerait volontiers french cancan.
Survient l’intrus, barbier et coiffeur, qui suscite les ardeurs
de la meute et focalise la vindicte, attisée par le shérif-Capitaine
Crochet et son ambitieux adjoint. On tremblerait presque pour le
sort des gentils, mais l’atmosphère est trop hilarante et déjantée
pour laisser présager une fin tragique ! L’intrigue est positivement
inénarrable, scandée sans répit par le tempo d’une quarantaine de
chants et danses empruntés, après un détournement grivois et sans
complexe, aux compositeurs classiques et à la variété contemporaine.
Ainsi s’y côtoient dans une joyeuse ambiance Rossini et Aznavour,
Richard Strauss et Véronique Sanson, Offenbach et Marilyn Monroe,
Michel Legrand et Astor Piazzola, Sheila et Ennio Morricone, Freddy
Mercury et Jacques Brel, Polnareff et Michel Berger, Katchaturian
et Kurt Weil, pour n’en citer que certains.
Une vraie Famille Addams…
Les chorégraphies sont allègrement menées, la jambe est souple,
la voix timbrée. Le public ne peut que se laisser entraîner sans
réticence aucune dans cet hymne à la liberté, sur un fond si bienvenu
de délire. A D. Théâtre Dejazet 3e.
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