HYACINTHE ET ROSE
Article
publié exclusivement sur Internet avec la Lettre n°
350
du 11 février 2013
HYACINTHE ET ROSE de et avec François Morel. Musiques composées et interprétées par Antoine Sahler.
Comment dire autrement qu’en bouquets de tendresses variées combien il fut délicieux d’être l’un des neuf petits-enfants de ces deux-là ? Un Hyacinthe bon vivant, coco et libre-penseur, et sa pieuse Rose confite en dévotion, qui communiaient néanmoins dans le culte du seul Livre qui pût fonder leur complicité de toute une vie. Inconditionnels d’Hippolyte Langlois, « Le Nouveau Jardinier fleuriste ». L’enfant grandit, épanouit ses maladresses et ses culpabilités suicidaires vite avortées, décline les souvenirs en pétales de sourires et de jalousies germaines. La vie chemine ainsi, dans les voyages autour du jardin, dans le fossé des marguerites où l’on ronfle après les joyeux arrosages du bistrot, entre roses rouges et clafoutis aux cerises, scandée par les homélies anthologiques du curé. Parler d’amour lorsque l’adolescence point ? Rien de plus simple, avec les fleurs de son cœur, assorties de quelque timide rose trémière ou autre amaryllis jaloux. Au-delà des invectives décennales et des irréductibles batailles, que d’amour ! Inéluctable jusqu’à l’évidence du départ. Ensemble, le nez dans les roses.
La nostalgie est suave, pleine d’humour et sans tragédie, comme un bouquet dont la fragilité éphémère s’est fanée et laisse doucement inconsolable.
François Morel, la fantaisie à fleur de mots, le sourire au bord du cœur, lit sa jeunesse, mime ses émois, singe le prélat, en dialogue avec Antoine Sahler qui lui donne la réplique sur divers instruments qu’il maîtrise avec une ironique virtuosité.
Aussi délicieux que des confitures de grand-mère et des foucades pédagogiques de grand-père. Que ces jardins-là sont tendres en toute saison… et surtout la nôtre. La Pépinière-Opéra. A.D.
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