L'HOMME
DE PAILLE
LES PAVES DE L'OURS
Article
publié dans la Lettre n° 211
L’HOMME DE PAILLE et LES PAVES
DE L’OURS de Georges Feydeau. Mise en scène Lionel Fernandez
avec Caroline Six, Valérie Thériau, Lionel Fernandez, Aymeric de
Nadaillac.
Une balayeuse balaie les trottoirs de la politique. En 1885, les
femmes n’ont pas le droit de vote, ainsi la citoyenne Marie doit
se marier pour asseoir son influence politique. Son époux sera son
homme de paille. Deux « futurs » postulent. Salemeque arrive de
Quimper. Il découvre les aberrations du chemin de fer et de la vie
parisienne. Farlan, nigaud plus affermi et mondain, est le premier
dans la place. Les deux hommes se prennent mutuellement pour leur
future épouse. Les benêts sont peu observateurs mais tellement désireux
de voir ce qu’ils veulent voir que la raison leur fait défaut. Les
quiproquos cocasses s’enchaînent jusqu’au dessillement final.
La pièce Les Pavés de l’ours fut inspirée par une fable de
La Fontaine que nous récite la charmante Caroline Six. Le beau Lucien
tente de se débarrasser élégamment et à moindre frais de Dora, sa
maîtresse. Il va convoler en justes noces et refaire sa fortune.
Trouver un domestique à Paris est très difficile. Lucien engage
Bretelle, un rustaud belge qui confond tapis et paillasson, cendrier
et crachoir. Le rendre stylé semble impossible. Gare! Ce drôle peut
vous fâcher avec tout Paris en un rien de temps.
Lionel Fernandez a découvert sa vocation en regardant Feydeau à
« Au théâtre ce soir », interprété par la fine fleur de la
Comédie Française, Hirsh et Charon en tête. Grâce soit rendue à
cette jeune troupe de choisir deux pièces presque inconnues de Georges
Feydeau. L’Homme de paille a des allures de fable: qui ne
veut pas voir ne voit pas. Les Pavés de l’ours est plus traditionnelle
et offre à Aymeric de Nodaillac une belle composition de balourd
indécrottable. Valérie Thériau campe une rombière bégayante et outrée
fort drôle, ses apparitions tintinnabulantes sont hilarantes. Lionel
Fernandez a de la prestance, il supporte telentueusement les casquettes
de comédien et de metteur en scène. Il déploie un souci du détail
et une énergie communicative. Certaines productions plus fortunées
devraient prendre exemple sur eux, les comédiens portent des costumes
d’époque et évoluent dans un décor qui plonge les spectateurs dans
l’ambiance de la fin du XIXe siècle. Un divertissement de qualité
qui met de bonne humeur est toujours un moment d’éternité gagné.
Cinéâtre 13 18e (01.42.51.13.79) jusqu’au 29 mars 2003.
Retour
à l'index des pièces de théâtre
Nota:
pour revenir à « Spectacles Sélection »
il suffit de fermer cette fenêtre ou de la mettre en réduction
|