HIER EST UN AUTRE JOUR !

Article publié dans la Lettre n° 352
du 25 mars 2013

HIER EST UN AUTRE JOUR ! de Sylvain Meyniac et Jean-François Cros. Mise en scène Éric Civanyan avec Daniel Russo, Gérard Loussine, Axelle Marine, Jessica Borio, Xavier Letourneur, Jean-François Cros.
Nuit dans un cabinet d’avocat. Maître Bernard Candetti et son gendre Frédéric, armés d’une lampe de poche, visitent le bureau de leur collaborateur et confrère Pierre Maillard. Bernard ouvre un coffre en sort un dossier dont il compulse les pièces, puis le remet en place satisfait. Le lendemain matin, Bernard Candetti entre dans son bureau, nerveux mais confiant à la pensée du procès qu’il va plaider et dont le dossier n’est autre que celui « visité » par son patron. L’œil scrutateur, il passe les lieux en revue, replace une chaise puis se précipite pour recompter ses crayons. « Ordre et discipline » est un credo que préconise un T.O.C qui le taraude depuis longtemps. Brigitte la nouvelle secrétaire fait son entrée et dieu sait si celles-ci se succèdent vu le caractère de Pierre. Stupeur et indignation du maître car elle n’est autre que son ex, envoyée par l’agence d’intérim. Il lui prédit un renvoi dans la journée. Puis, tout à l’imminence de sa plaidoirie, il accueille distraitement Madame Verdier, cliente très riche, à recevoir en principe avec maints égards. En instance de divorce, elle lui annonce le décès de son mari et lui brandit un testament qui la déshérite. Bernard survient et somme Pierre de trouver une solution rapide au problème de ce testament contrariant dont le notaire n’a pas de copie, lui faisant miroiter un poste à Londres que Pierre convoite depuis longtemps. Le testament, Londres, la broyeuse, le testament, Londres, la broyeuse… Les scrupules le rongent, d’autant qu’un étrange visiteur frappe avec insistance à sa porte, ce qui l’empêche de se concentrer. Il renvoie nerveusement l’importun mais celui-ci s’incruste. Pis, il le suit comme son ombre jusqu’au palais de justice où, contre toute attente, Bernard perd son fameux procès.Toujours accompagné, il rentre à son bureau, décomposé, ne comprenant pas son erreur. C’est alors que l’inconnu se présente enfin. Mais en lui dévoilant son identité, il entraîne définitivement notre avocat, sur le point de se faire renvoyer, dans une suite d’événements ahurissants qu’il ne peut maîtriser. Les conséquences sur la vie de Pierre de cette intrusion, inopportune ou opportune, c’est selon, sont dévastatrices. Heureusement, hier peut être un autre jour !
Sous cet argument qu’il serait dommage de dévoiler davantage, se cache une pépite que nos deux auteurs, très inspirés, ont polie avec soin. Une comédie irrésistible, aussi loufoque que possible, drôle, astucieuse et insensée. Tout est bon pour déclencher l’hilarité. Daniel Russo et Gérard Loussine, et tous les autres comédiens, galvanisés par une mise en scène épique, se prêtent à un véritable festival de situations ubuesques et de retournements imprévisibles. Du grand art, à voir toutes affaires cessantes ! Théâtre des Bouffes Parisiens 2e.

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