HAMLET, LA FIN D'UNE ENFANCE
Article
publié dans la Lettre n° 318
HAMLET, LA FIN D’UNE ENFANCE d’après
Shakespeare. Adaptation et mise en scène Ned Grujic, avec Thomas
Marceul.
Comment accepter que les parents se séparent, que le père s’éloigne,
que la mère ose imposer un nouveau père ? Situation plus que banale
dans notre société contemporaine.
Un adolescent claquemuré dans sa chambre lui trouve un écho original
dans la tragédie d’Hamlet. Il s’en concocte une représentation
à la fois désopilante et fidèle au texte qu’il mime et déclame en
utilisant les objets de son univers familier d’adolescent encore
enfant.
A sa mère, dont la voix tantôt menaçante tantôt suppliante vient
l’inviter à saluer ce beau-père qu’il a décidé de haïr, il oppose
le refus du silence et de la porte close.
De la tragédie de Shakespeare passée en revue dans ses moments essentiels,
les personnages apparaissent tour à tour par les voix de l’adolescent
ventriloque qui leur confère l’apparence ludique et émouvante des
compagnons de son parcours puéril, coussins, ours en peluche, armure,
chevaliers… Et une psyché scelle ce face-à-face définitif avec une
enfance qu’il est en train de solder. Lumières, espace théâtral
mis en abyme par le guignol, tout concourt efficacement à permettre
à Thomas Marceul, remarquable de vivacité inventive et d’émotion
ludique, de dire avec les mots d’un Shakespeare décidément intemporel
les affres si modernes de la sortie de l’enfance. Théâtre du
Lucernaire 6e. A.D.
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