HAMLET d’après William Shakespeare. Libre adaptation Jean-Hervé Appéré et Bernard Azimuth. Mise en scène Jean-Hervé Appéré avec Bernard Azimuth.
« To play or not to play »? dut se demander Bernard Azimuth avant de se risquer à mettre en scène et interpréter la très célèbre tragédie de Shakespeare, lui qui avoue ne pas savoir tomber raide par terre, effet pourtant incontournable quand on connaît l’hécatombe qui jalonne la pièce ! Faisant fi de cet inconvénient, il se lance.
Le voici qui déambule sur scène, jouant à lui seul tous les personnages, avec pour seul recours une ou deux marionnettes, en cas d’extrême nécessité. Il déclame dialogues et monologues tout en mimant les démêlées du Prince du Danemark. Aux prises avec le fantôme de son père assassiné qui réclame vengeance, celui-ci décide de confondre son oncle et beau-père Claudius, fratricide trop pressé de ceindre la couronne et de mettre dans son lit Gertrude, reine naïve et complaisante. Pour mener à bien son dessein, il implique dans son stratagème la troupe de comédiens venue se produire devant le nouveau roi, sacrifiant dans la foulée la malheureuse Ophélie, et trucide malencontreusement Polonius à la grande fureur de Laërte, le fils de celui-ci et frère d’Ophélie, que notre héros devra affronter au cours du duel final où fleuret et coupe empoisonnés auront raison de tous.
Consciencieux, Bernard Azimuth tient à respecter l’œuvre de A à Z, même s’il se permet quelques raccourcis - le voyage d’Hamlet en Angleterre, programmé sans retour, est très vite évoqué et l’épilogue quelque peu escamoté - même si les digressions sur sa vie ou ses sentiments personnels viennent interrompre le bon déroulement des scènes. En une heure et demie le tour est joué, à la grande joie d’un public manifestement ravi. L’Archipel 10e.