LA GUINGETTE A ROUVERT SES VOLETS

Article publié dans la Lettre n° 229

LA GUINGUETTE A ROUVERT SES VOLETS d’après la célèbre chanson de Zwingel et Montagné « La guinguette a fermé ses volets ». Conception, et mise en scène Didier Bailly avec Stéphanie, Labbé, Delphine Labey, Lauri Lupi, Cyril Romoli, Isabelle Turschwell, Philippe Weissert, Denis Jousselin et l’orchestre Denis Uhalde, Lionel Suarez, Pierre Badaroux-Bessalel.
Solange a tout pour être heureuse. Son coeur bat pour Tonio, et elle vient d’apprendre qu’elle a hérité de son oncle Emile. Il la laisse propriétaire... d’une guinguette! Partagée entre la stupeur, l’inquiétude et le ravissement, elle parcourt les lieux, théâtre d’un drame aux dires du notaire, trop pressé de la voir apposer sa signature sur le titre et de filer, pour lui en raconter l’histoire. Elle n’en saura pas davantage. Elle hésite, tentée par l’aventure de rouvrir les lieux mais découragée par les frais à engager. Quatre jeunes artistes viennent lui proposer leur aide, surexcités à l’idée de se produire dans ce lieu magique une fois restauré. Malgré l’opposition de Tonio, elle leur cède. Enthousiastes et courageux, ils vont utiliser l’huile de bras et leur ingéniosité. Ils vont même s’habituer à la présence de Gaspard, fantôme amnésique qui « ne sait plus dans quel état il erre ». Rejoints par un Tonio qui s’est ravisé, ils vont peu à peu prendre connaissance de la tragédie qui a secoué le vieux cabaret.
Si la charmante chanson de Zwingel et Montagné est dans toutes les mémoires, les deux heures d'un spectacle aussi charmant que drôle sont parsemées de toutes ces rengaines qui ont bercé la jeunesse de bien des spectateurs. Solange et ses amis ont mis du temps à remettre sur pied la Guinguette à Mimile, bien évidemment rebaptisée la Guinguette à Solange. Leur opiniâtreté et leur passion sont à l’image de celles de Didier Bailly et de sa Tribu qui ont bataillé six ans avant de voir se concrétiser leur projet, cette comédie musicale, trépidante et bon enfant, intense moment de bonheur, remarquablement conçue, mise en scène et interprétée. Leur enthousiasme gagne un public, nostalgique de ces vénérables guinguettes, où danseurs et musiciens communiaient dans une même joie, où tant de couples se sont faits et défaits, se sont aimés ou désaimés. Théâtre 14 Jean-Marie Serreau 14e, jusqu’au 10 juillet 2004.

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