LE GAI MARIAGE
Article
publié dans la Lettre n° 320
du
27 décembre 2010
LE GAI MARIAGE de Gérard Bitton et
Michel Munz. Mise en scène José Paul et Agnès Boury avec Gérard
Loussine, Philippe Magnan, Lysiane Meis, Emmanuel Patron, Patrick
Zard’.
Confortablement installé dans un fauteuil du living aux lignes très
tendance (joli travail de Charlie Mangel), Edmond de Sacy prend
un air sombre de circonstance pour apprendre à Henri, son fils unique,
le décès de sa tante. Au moment de prendre congé, il lui remet le
testament de la vieille dame. Henri reçoit alors le choc de sa vie.
Obsédée par le désir de voir son cher neveu marié, celle-ci lui
lègue un million d’euros mais à une condition, celle de convoler
dans l’année. Don Juan invétéré, Henri aime toutes les femmes mais
ne souhaite en épouser aucune; d’ailleurs, aucun nom ne lui vient
à l’esprit.
C’est alors que son ami Norbert, avocat de profession, lui donne
l’idée d’épouser un homme. Ce mariage bidon lui permettrait de respecter
les dernières volontés de sa tante tout en gardant sa liberté. Reste
à trouver le copain idéal à qui proposer ce contrat pour le moins
insolite. Son copain Dominique, dit Dodo, célibataire et intermittent
du spectacle sans emploi accepte avec réticence, non sans raison.
La cohabitation se révèle vite difficile. Si Dodo pense avoir tout
d’une esclave philippine, il n’hésite pas à troquer son nom
de jeune homme peu harmonieux, pour celui plus aristocratique de
son copain. Dominique Crin, époux de Sacy, prend peu à peu du pied
au grand dam d’Henri. Entre les gaffes de l’un et les mensonges
de l’autre, leur vie conjugale va très vite ressembler à un cauchemar.
Rappeler que Gérard Bitton et Michel Munz sont, entre autres, les
auteurs du film La vérité si je mens permet immédiatement
de donner le ton de cette comédie de situation où les personnages
voient leur vie quotidienne basculer dans une sorte de tourbillon
aux rebondissements perpétuels créés par une succession de mensonges
dont ils ne peuvent maîtriser les conséquences.
Les deux compères s’y entendent pour trouver les quiproquos en chaîne
dignes des meilleurs vaudevilles, et des répliques qui font mourir
de rire un public qui n’en peut mais.
José Paul et Agnès Boury, rompus à ce genre d’exercice, s’en donnent
à cœur joie, exploitant à ravir, grâce à une mise en scène virevoltante,
une situation de départ incongrue mais parfaitement crédible.
Les comédiens sont épatants, habillés avec à-propos, selon les circonstances,
par Brigitte Faur-Perdigou à l’inspiration débridée. On vous laisse
découvrir le déguisement de Dodo, héros des anniversaires des chers
têtes blondes, qui sera sans aucun doute bientôt inscrit dans les
annales du costume ! Théâtre des Nouveautés 9e.
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