LE FANTOME DE L'OPERA
Article
publié dans la Lettre n° 319
du
6 décembre 2010
LE FANTÔME DE L’OPÉRA d’après Gaston
Leroux. Adaptation théâtrale et mise en scène Henri Lazarini avec
Patrick Andrieu, Alix Bénézech, Marie-Christine Danède, Emmanuel
Dechartre, Jean-François Guilliet, Jean-Baptiste Marcenac, Pascale
Petit, Benoît Solès.
Comment vivre et même survivre à une effroyable disgrâce de naissance
qui condamne à susciter l’horreur dans le regard de chacun ? S’aménager
une vie de reclus dans les entrailles de l’Opéra, partagé entre
la beauté des voix qui illuminent les fastes de la fête et le désir
même criminel de marquer sa présence de maudit… Tel sera le sort
d’Eric le proscrit, que n’épargnent pourtant pas les affres si humains
de l’amour pour la jeune et miséricordieuse cantatrice Christine
Daaé. Nous voici plongés dans les échos de Marguerite, Faust, Méphistophélès.
Toute la gamme des sentiments, de l’amour salvateur jusqu’au cynisme
douloureux et meurtrier. Toute la palette des personnages, des comiques
et ridicules jusqu’aux romantiques et attendrissants.
Tâche ardue de condenser sur un plateau de théâtre le fourmillement
du roman de Gaston Leroux. Henri Lazarini a fait le choix mixte
d’un espace gris et dépouillé où évoluent des décors minimalistes
en miroir d’un univers inquiétant et fantastique entrevu grâce au
jeu des lumières et des projections d’images en toile de fond. Le
tout animé par la somptuosité d’extraits d’opéras du 19e siècle.
Les acteurs s’emparent efficacement de cet univers entre réalité
et fantasmagorie. Emmanuel Dechartre manifeste une justesse d’émotion
qui évite à son personnage d’Eric, la condamnation sans indulgence
que lui vaudrait la cruauté de ses actes. Et le happy end salvateur
ne dédouane pas d’une saine réflexion sur l’ambivalence éternelle
des « monstres ». Théâtre 14 14e. A.D.
Retour
à l'index des pièces de théâtre
Fermez
cette fenêtre ou mettez-la en réduction pour revenir
à « Spectacles Sélection »
|