EMBRASSONS-NOUS FOLLEVILLE !

Article publié dans la Lettre n° 345
du 29 octobre 2012

EMBRASSONS-NOUS FOLLEVILLE ! D’Eugène Labiche. Mise en scène Pierre Pradinas avec Romane Bohringer, Matthieu Rozé, Thierry Gimenez, Gabor Rassov, Xavier Aubert.
Un menuet raté, un soufflet pas freluquet, et le vaudeville peut commencer, en dialogues, chansons et ballets.
La fille a la main leste, vocifère et trépigne, le père colérique s’entiche de chacun de ses « sauveurs », en girouette flagorneuse, hurlante et bisouilleuse. Folleville, l’involontaire gendre désigné, ne sait comment se dépétrer de cette encombrante affection. De lettre de rupture en lettre de rupture à sa bien-aimée, il sera bien le dernier prévenu, mais ô combien soulagé de cette infortune. Quant à l’amant souffleté, il en redemande.
L’intrigue serait désespérante de conformisme si le délire ne s’en mêlait. Les perruques volent, les insultes fusent, les gifles claquent, les fleurs en perdent la tête, les vases de Chine s’éparpillent, les lentilles dégoulinent.
Tout ce joli monde hystérique, pour le moins décoiffant et décoiffé, chante et danse ses émois, ses colères, ses duels, pour le meilleur fou-rire ininterrompu d’un public qui a très tôt renoncé à résister à une telle sarabande, soulagé lui aussi de n’être pas la cible des projectiles divers qui jonchent la scène. Un vrai champ de bataille hautement coloré, que rehausse la loufoquerie verbale et gestuelle des comédiens, tous excellents. Vous avez dit Folleville ? Folle ambiance, à coup sûr ! Théâtre de la Pépinière-Opéra 2e. A.D.

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