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            EFFROYABLES 
              JARDINS  
            Article 
              publié dans la Lettre n° 210 
               
             
            EFFROYABLES JARDINS 
              de Michel Quint. Mise en scène Gérard Gélas avec Jean-Paul Farré. 
               
              Ces effroyables jardins, ce sont ceux foulés par André et son cousin 
              Gaston, mais aussi par tous ceux qui, lors de la terrible période 
              de la Seconde Guerre Mondiale, voulurent protester contre la présence 
              de l’occupant. 
              Lorsqu’il était petit, le fils d’André ne savait pas que son père 
              et le cousin Gaston avaient participé dans l’ombre à cette protestation 
              durant ces années d' occupation et qu’ils avaient été arrêtés. Ce 
              qu’il savait en revanche, c’est que son géniteur, instituteur de 
              son état, ne perdait jamais une occasion de s’exhiber en Auguste 
              amateur. Chaussé de larges tatanes et le pif rouge, il animait gratuitement 
              les fêtes de fin d’année, les anniversaires ou les goûters de Noël, 
              cachant même parfois sous sa blouse de maître ces effets pour le 
              moins sujets d’ironie. Dès son plus jeune âge, l’enfant détesta 
              le cirque et les clowns et rejeta longtemps ce père dont il ne comprenait 
              pas l’engouement, jusqu’au soir où, à l’issue d’un film sur la guerre 
              et le sacrifice de certains hommes, devant un verre, le cousin Gaston 
              lui raconta son histoire qui était aussi celle de Nicole, sa femme, 
              et d’André. Alors, une fois adulte, l’enfant d'hier rendra un dernier 
              hommage à ce père, ce héros incompris...  
              Mettre en scène ce superbe texte de Michel Quint semble être une 
              gageure tant l’écriture est faite pour être lue et longuement savourée 
              des yeux. Mais c’est compter sans le talent de Gérard Gélas qui 
              use d’un remarquable savoir-faire pour mettre en scène dans un décor 
              judicieux les péripéties du texte et en détacher l’humour, l’émotion 
              et la gravité. C’est sans compter non plus sur Jean-Paul Farré qui 
              déploie une fois encore son inépuisable talent, se fondant dans 
              la peau de ce conteur magistral, émouvant, drôle, élastique et mobile, 
              en un mot, magique. Théâtre 14-Jean-Marie Serreau 14e jusqu’au 
              8 mars 2003. Reprise à partir du 7 mai 2003 au Théâtre Marigny-Salle 
              Popesco 8e. 
             
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