LES ECRITS DE M. GIRARDOT DE NOZEROY

Article publié exclusivement sur Interrnet avec la Lettre n° 370
du 16 juin 2014


LES ECRITS DE M. GIRARDOT DE NOZEROY. Texte de Christian Pageault. Mise en scène d'Antoine de la Roche.
Comment donc, j'ai un corps, et je ne le savais point ? ? ! Et la respiration l'anime ? ! Et le cœur bat à l'intime de ma chair, obstiné et fidèle… ! Et je hume l'herbe pérenne, et j'ai des yeux pour voir, des mains pour caresser la peau offerte, des larmes pour laver les scories du temps et de l'Histoire, des mots pour dire l'angoisse et la joie d'être.
Ah, me fallait-il le retrait de quelque grenier et les horreurs de la vie martyrisée alentour pour que me submerge un tel bouleversement tardif et délicieux ? Un corps, un battement, une incoercible pulsion de vie, le désir de l'autre dans le partage du plaisir, cette vision si paradoxale et relative du familier tant étrange… Banale monstruosité des soudards, joie lacérée de la femme aimée, vie qui s'échappe pour redonner goût ragaillardi et serein à la suite des temps. Entre horreur du souvenir et découverte émerveillée de la simplicité des choses, le sourire s'épanouit au cœur des larmes. Un autre regard sur le tissu des choses. Enfin. Comme la vie est là, à se cueillir !
M. Girardot de Nozeroy s'est trouvé en Christian Pageault, bien plus qu'un interprète, un avatar à sa noble mesure. Oui, un corps, une voix, un sourire, un clin d'œil, une évidence en somme.
Fi de la peur et de ses douleurs, fermons les yeux et laissons entrer le flux des mots, le frôlement subtil des évocations, l'amusement des insolences de bon aloi. Et que s'avance le cortège de vie des vraies saintetés, Saint Poireau à sa tête. Allons, c'est dit, nous poireauterons désormais en jubilation ! A.D. Festival des Caves (11e).


Retour à l'index des pièces de théâtre

Fermez cette fenêtre ou mettez-la en réduction pour revenir à « Spectacles Sélection »