DIVORCE AU SCALPEL

Article publié dans la Lettre n° 397
du 23 mai 2016


DIVORCE AU SCALPEL de Frédérique Fall et Alain Étévé. Mise en scène Jean-Philippe Azéma avec Laurence Oltuski, Karine Lyachenko, Pierre Khorsand, Hélène Derégnier, Loïc Blanco.
Il arrive à Orianne et Aurélien un problème devenu aujourd’hui assez commun. Divorcés depuis trois mois, leurs revenus respectifs ne leur permettent pas de louer deux logements. Vivre sous le même toit se révèle chaque jour plus pénible d’autant qu’ils n’osent pas avouer leur rupture à quiconque, pas même à leur fille, encore moins à Mathilde, la mère d’Orianne qu’ils n’ont pas vue depuis des années. Bien évidemment, celle-ci débarque sans prévenir, décidée à fêter avec eux leur dixième anniversaire de mariage. Des noces de cristal, cela s’arrose ! La marâtre, botoxée à mort, s’est même fendue d’un cadeau, le premier qu’elle leur fait ! Au lendemain de cette visite imprévue, ils s’en croient débarrassés, mais elle revient, alléguant divers prétextes, à charge pour eux de trouver des raisons valables aux changements qu’ils opèrent dans l’organisation de l’appartement et à l’apparition d’objets peu habituels, tels le sens interdit plaqué sur la porte de la salle de bains ou le cadenas sur la porte du frigo, témoins de la lutte intestine qu’ils se livrent. S’ils parviennent un certain temps à sauver les apparences avec Mathilde, la cohabitation se complique avec la venue très intrusive de Karène, l’ex-femme d’Aurélien, et celle de Thomas, leur thérapeute conjugal, que les charmes d’Orianne n’ont pas rendu indifférent. Les griefs exacerbés sont source d’une imagination débordante pour pourrir la vie de l’autre et atteint des sommets avec l’élaboration d’un mur de Berlin au milieu du séjour qui occasionne la séparation des poissons rouges, chacun devant dorénavant tourner en rond dans son bocal perso ! L’épilogue verra peut-être la hache de guerre enterrée mais, attention, le sol restera glissant !
Les cinq comédiens mènent tambour battant cette comédie sans prétention, modifient eux-mêmes les décors à vue, rajoutant encore un peu de sel à une mise en scène déjà bien pimentée. Ils parviennent sans mal à trouver un public qui, loin de bouder son plaisir, quitte la place enchanté. Le Grand Point Virgule 15e.

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