LA DISCRÈTE AMOUREUSE

Article publié exclusivement sur Internet avec la Lettre n° 379
du 2 mars 2015

LA DISCRÈTE AMOUREUSE de Félix Lope de Vega. Mise en scène Justine Heynemann avec Eléonore Arnaud, Florian Choquart, Pablo Penamaria, Jean-Philippe Puymartin, Anne-Clotilde Rampon, Thomas Soliveres, Françoise Thuries.
Il n'est plus à démontrer que la claustration donne de l'esprit aux filles… et que les barbons libidineux se voient toujours punis de leurs vilains appétits de chair fraîche. Quant aux mères qui voilent leur refoulement sous une chasteté de façade, il suffit de quelques petits et même gros mensonges pour révéler leur nature. Fenisa est mutine, Lucindo se croit amoureux de la rouée Gerarda, Hernando ne dépare pas dans la lignée des valets de comédie, loyaux caméléons. Les jaloux seront évidemment bernés, déguisements et rebondissements y veilleront, épousailles prévisibles à la clef. Tout l'intérêt d'une intrigue si convenue réside dans la fantaisie de son interprétation et la fougue qui l'anime.
Deux rideaux de scène diaphanes différencient tour à tour les espaces et quelques volumes cubiques offrent le champ à la souplesse des acteurs, particulièrement à un virevoltant Thomas Solveres-Lucindo et son non moins bondissant valet-Florian Choquart. Avec chants et guitare, l'hidalgo-Pablo Penamaria imprime un rythme d'espagnolade à cette farandole de mots lestes et de gestes équivoques, avec un zeste de contrariété pour les ruses de l'inventive jeunesse. Et le public se laisse conquérir en riant par ce jeu de l'amour sans hasard. A.D. Théâtre 13 Seine 13e.

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