LA CONTREBASSE

Article publié dans la Lettre n° 138
du 12 janvier 1998


LA CONTREBASSE de Patrick Süskind. Adaptation Bernard Lortholary. Mise en scène Philippe Ferran avec Jacques Villeret.
Elle est là, énorme, imposante, trônant dans le salon. Enervante, encombrante, stupide. Il lui trouve tous les défauts, mais il faut bien dire qu'il ne peut pas la quitter, elle est si belle avec ses formes généreuses et sa voix grave. Lui est musicien, elle contrebasse. Dans la vie, il y a des destins. Il aurait pu être flûtiste, joueur de triangle, il se retrouve contrebassiste. Que faire de cet instrument, le plus gros de l'orchestre, dont semble se désintéresser les compositeurs? Alors, entre deux invectives à son instrument chéri et haï, il lance des fléchettes à Wagner et se livre à un soliloque pertinent et fort drôle sur la vie d'instrumentaliste. Entre le musicien et sa contrebasse, c'est une histoire d'amour, mais sous ce monologue point une amère solitude toujours présente dans l'oeuvre de Süskind.
A côté de Madame contrebasse, Monsieur contrebassiste alias Jacques Villeret. Il tient la scène en faisant rire et partager son irritation de vieil amoureux désabusé. Lui qui a plus de trois cordes à son talent, passe de « l'octave à la quinte » en virtuose. Théâtre Marigny - Salle Popesco 8e.


Retour à l'index des pièces de théâtre

Fermez cette fenêtre ou mettez-la en réduction pour revenir à « Spectacles Sélection »