COIFFURE ET CONFIDENCES de Robert Harling. Adaptation Didier Caron. Mise en scène Dominique Guillo avec Marie-Hélène Lentini, Léa François, Anne Richard, Sandrine Le Berre, Isabelle Ferron, Brigitte Faure.
Une petite ville bretonne, un salon de coiffure, six femmes, la patronne et sa nouvelle recrue, et quatre habituées de ce lieu hautement féminin. Entre bigoudis et règlements de comptes vachards, confidences et moqueries, larmes et silences, la parole s’enlace, fuse et s’amuse.
La nouvelle employée est nunuche et pieuse à souhait, l’épouse de feu le maire a la cuisse légère, sa vieille complice d’affrontement verbal ne se prive d’aucune provocation post-soixante-huitarde. La jeune épousée est attendrissante et combative contre l’adversité médicale, sa mère traversée de doutes et d’angoisses justifiées. La coiffeuse règne sans partage sur ce petit monde des confidences, des prises de bec et des solidarités. La gent masculine, physiquement invisible, est omniprésente évidemment en filigrane des aveux et des colères, des espoirs et surtout des fous-rires.
Ce pourrait n’être qu’un vaudeville futile et sans surprise de bonnes femmes caquetantes, dans le relâchement de la parole et de leurs tensions familiales et sociales. On parcourt en réalité toute la palette des émotions, des sincérités, des vraies fraternités. Et, quand le drame pointe son nez de catastrophe, elles sont là, les amies, attentives, pleines d’une sollicitude de consolation efficace. Là, tout simplement, sans sensiblerie ni larmes importunes.
Les six actrices sont, chacune dans sa couleur, riantes, chaleureuses, douloureuses, présentes par la voix et le corps, au moment adéquat.
Un beau tableau de complicités multiples, de tendresse de femmes, auquel il est impossible de résister. A.D. Théâtre Michel 8e.