LE CHANT DES OLIVIERS

Article publié exclusivement sur Internet avec la Lettre387
du 26 octobre 2015


LE CHANT DES OLIVIERS de Marilyne Bal. Mise en scène Anne Bouvier avec Jean-Claude Dreyfus, Julia Duchaussoy, Frédéric Quiring.
Au centre, une cuisine accueillante comme les senteurs d’enfance, dans une maison cernée de cigales. Gardien de la tradition culinaire et des secrets enfouis, Jacques, son acariâtre occupant, cache derrière son opulence abdominale et la virulence de ses propos une tendresse jalouse que vient mettre en péril l’inconséquence de Léa sa filleule. L’affrontement est inévitable. Léa, tourbillonnante et butée, veut solder avec cette maison une douleur jamais éteinte, un lot de souvenirs écorchés. Face à elle, tout aussi entêté, le parrain se montre bourrelé de préjugés, sanglé dans les promesses jamais trahies, et il défend jusqu’à l’absurde mauvaise foi les secrets de famille. En arbitre impassible, Fahed le fiancé essuie les vagues d’insultes et de quolibets, mais son inaltérable sourire vient à bout du vieux grincheux. Tout les opposerait, âges, cultures, goûts et pratiques culinaires, pâtés longuement mitonnés contre saveurs moléculaires. Irréconciliables ! Et pourtant…
Jean-Claude Dreyfus éructe et égratigne, sanglote doucement sur ses amours impossibles. Julia Duchaussoy virevolte et s’enferre dans un égoïsme sourd et aveugle. Frédéric Quirring s’insinue avec charme et diplomatie au cœur du duel. Et ce qui pourrait paraître une bluette provençale, un cliché entre cigales et pistou, laisse entrevoir une profondeur de relations beaucoup plus subtile.
Un agréable moment bien long en bouche. A.D. Le Splendid 10e.


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