CHANGER CONSTAMMENT EN LUMIÈRE
ET EN FLAMME

Article publié dans la Lettre n° 366
du 24 mars 2014


CHANGER CONSTAMMENT EN LUMIÈRE ET EN FLAMME. Textes de Michel Onfray. Adaptation Dominique Paquet. Mise en scène Patrick Simon avec Thomas Cousseau.
Mort à l’enfance, quand, à dix ans, on est dans la haine de sa propre mère. Mort au cœur, quand la mécanique physique pourtant jeune se met brusquement en panne douloureuse. De ces prisons du sentiment et du corps, Michel Onfray aurait pu tirer les raisons d’un pessimisme de l’amertume et de la révolte. Bien au contraire, il en concoctera les sources vives de sa colère et de son hédonisme quotidien. Si on le décrète absurdement orphelin, il s’abîme dans la lecture, si un petit chef tyrannique accroît jusqu’à la rupture les courbatures de la corvée en chaîne, il affirme la liberté du non. Si son père se tait, il en déroulera le goût des mots. Par une authentique philosophie du quotidien, il dit son amour sensuel de la vie, qu’émaille la fréquentation des penseurs. Tout est matière et matériau vivant à penser le réel. Se raconter en autobiographie devient alors le meilleur artifice pour cacher le strict biographique, entre réalisme et pudeur.
Thomas Cousseau se fait l’interprète de cette langue charnelle et voluptueuse, dans une alternance de chuchotements et de révoltes, en écho des interventions vidéo-projetées d’autres témoins de cette philosophie de la vie, étayée par les citations des maîtres qui la sous-tendent. Le dépouillement des éléments de scénographie se fait hautement signifiant par le jeu tant géométrique, carcéral qu’architectural des montants d’un cube, qui contribue à la construction évocatrice d’un parcours d’existence. A toutes ces questions vitales posées dans une langue riche, pédagogique et caressante, la réponse du public est son indéniable plaisir. Théâtre Artistic Athévains 11e. A.D.


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