LE CAPITAINE FRACASSE

Article publié dans la Lettre n° 328
du 13 juin 2011

LE CAPITAINE FRACASSE. Adaptation et mise en scène Jean-Renaud Garcia avec Abel Bourgoin, Eric Chantelauze, Marie Cuvelier, Emmanuel Dechartre, Norbert Ferrer, Marine Gay, Frédéric Guittet, Patrick Hauthier, Yvon Martin, Zoé Nonn, Patrick Simon et en alternance Michèle Ernou et Claire Maurier.
Quelle enfance n’a pas été bercée par les exploits du Capitaine Fracasse, immortalisé dans le roman de Théophile Gautier ? Admirable mise en abyme du théâtre dans le théâtre, hommage rieur et tendre aux bretteurs de tréteaux, avec des parfums de Mousquetaires et autre D’Artagnan.
De la difficile adaptation de ce roman à intrigue bondissante, Jean-Renaud Garcia offre une fresque efficace et fidèle, à la mesure du jaillissement constant de la fantaisie. La scène, par la magie des éclairages, se mue en espaces divers, intérieur de château et plein air de la marche, froideur de la nuit et lumières des représentations ou des duels. La troupe des saltimbanques y joue avec entrain et bonne humeur, au rythme des récits intercalés confiés à chaque personnage à tour de rôle. Ballets de fleurets à peine mouchetés, cabrioles de Scapin, amours contrariées, tendres aveux, ballades et chœurs mélodieux, le spectacle ne laisse aucune place à l’ennui. Le méchant y est un vrai méchant, traître et odieux, on tremble pour la jeune fille enlevée à sa naissance, que son bijou fera reconnaître comme on pouvait s’y attendre. Le noble Sigognac, converti aux joies de la troupe ambulante, volera au secours de la belle en déposant à ses pieds l’hommage de sa rapière et de sa vraie grandeur même très désargentée. Tout ce beau monde se déclare, s’affronte, s’amuse dans une langue truculente et poétique. Tous les ingrédients de la verve de cape et d’épée sont concoctés pour un savoureux mets d’enfance. Sans surprise ? Voire… Nos imaginaires de tendre nostalgie y trouvent leur compte et les enfants se laissent à leur tour prendre dans les rêts bénéfiques de la magie théâtrale. A déguster sans réticence. Théâtre 14 14e. A.D. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici.

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