ARGENT, DETTE ET MUSIC-HALL !

Article publié dans la Lettre n° 381
du 13 avril 2015


ARGENT, DETTE ET MUSIC-HALL ! Création collective de Stefano Amori, Nigel Hollidge et Armel Petitpas. Mise en scène Stefanio Amori avec Nigel Hollidge, Antonio Interlandi et Armel Petitpas. Daniel Glet ou Vincent Gaillard au piano.
Ah l’argent…, qui file entre les doigts ou qui colle au fond des poches ! Celui des prolixes joyeux, celui des radins aigris, celui des pigeons abusés par les gigolos ou les femmes mutines. Impossible de nier son influence millénaire, depuis le premier troc jusqu’au virtuel bancaire qui pollue la santé naïve des relations humaines. Tout comme le théâtre, il semble une illusion, entre coulisses et plateau, dans les mains du prestidigitateur ou celles du pianiste, dans la voix du ventriloque, dans les séductions frelatées. Alors, comment parler sérieusement des arcanes de l’argent et de son pouvoir pervers, sinon avec humour et légèreté, par les rires qui s’enlacent et la souplesse des gambettes, quand les trois excellents meneurs de cette revue jouent à merveille de leur complicité avec la virtuosité du musicien et ses pastiches désopilants? Mais, derrière le rideau du visible, il y a le filigrane de la précarité, le saltimbanque anxieux ou prodigue, les amours et la réalité du quotidien. Et si « the show must go on », les lendemains sont bien fragiles, comme les décors à démonter. Très shakespearien tout ça, non ?
Ah l’amour… du théâtre bien fait et des acteurs bien dans leurs claquettes et leurs chorus, celui du piano si inventif, celui des ovations si méritées ! Comment ? ?, vous n’êtes pas déjà assis dans le public hilare et séduit ? ? ! A.D. Théâtre du Lucernaire 6e.


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