LES ACTEURS SONT FATIGUES

Article publié dans la Lettre n° 189


LES ACTEURS SONT FATIGUES! d’Eric Assous. Mise en scène Jacques Décombe avec Nathalie Bienaimé, Yvan Garouel, Gabriel Le Doze, Muriel Lamaire, Xavier Le Tourneur, Catherine Marchal. Marianne vient de décrocher un premier rôle dans ce que l’on appelle pudiquement un film d’auteur. Elle a invité quelques copains comédiens pour un week-end à la campagne et prépare ardemment le barbecue. Norbert, son mari, promoteur immobilier sans soucis financiers, promène sa suffisance comme un étendard, satisfait de lui-même. Il ne comprend rien au monde des artistes. De toute façon, il est aussi inculte que content de lui. Débarque Stéphane avec une idée derrière la tête. Comédien et metteur en scène très sûr de lui, il a besoin d’argent pour monter un projet. Séducteur invétéré, il est flanqué de Laetitia, comédienne débutante, très jeune et très jolie, qui, loin d’avoir froid aux yeux, est prête à tout pour réussir d’autant qu’elle a oublié d’être bête. Yvan se joint à la compagnie. Hypocondriaque sans doute de naissance, il cherche à se persuader et à persuader les autres de sa fin imminente. Le moindre petit bobo le tétanise. Il est actuellement en attente de résultats d’analyse qu’il promène comme une épée de Damoclès. On n’attend plus que Yolande qui doit arriver en voiture avec le contrat de Marianne. Mais elle se perd, téléphone, se perd de nouveau, puis achève son périple dans le décor. Le week-end à la campagne que Marianne souhaitait sympathique tourne à la catastrophe. Chacun y va de ses rancoeurs, de ses rancunes ou de ses peurs. Les réflexions et les piques pleuvent entre deux visites à l’hôpital. Eric Assous est un auteur éclectique puisqu’il consacre son savoir-faire non seulement au théâtre mais également au cinéma et à la télévision. Le Portefeuille, La Femme défendue, Homicide, entre autres et pour ne citer qu’un exemple des trois genres, ne sont pas restés ignorés du public. Il nous régale cette fois d’une comédie sans prétention mais drôle et incisive que Jacques Décombe met en scène avec un dynamisme débridé. Elle est excellemment interprétée par tous les comédiens, sans doute amusés par ce clin d’oeil à leur profession. Comédie Caumartin 9e.


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